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Message  Manon Lun 21 Jan - 21:19

voici mon exposé du lundi 14 janvier:

Les mythes de l’origine dans les Cosmicomics d’Italo Calvino et la Petite Cosmogonie Portative de Raymond Queneau

A notre époque, la science s’est éloignée des autres domaines comme la littérature ou la théologie qu’elle côtoyait auparavant et elle est devenue de plus en plus froide et abstraite, tandis que notre société devenait de plus en plus scq et rationnelle. A l’aube du XXe siècle, on cultivait l’id que les progrès continus de la science parviendrait à faire disparaître les formes archaïques du savoir que l’on mettait au compte de l’enfance de l’humanité. Pourtant la science n’a pas fait disparaître les mythes, elle a même créé de nvx mythes. Car le récit mythiq relate un événemt du tps primordial destiné à fournir au grpe social une explication de l’état présent et des normes de vie. Or, l’homme ne peut se passer de croyances et même si la science explique désormais de façons rationnelle l’état actuel des choses et l’évolution qui l’a précédé, l’h. a continué à créer des légendes, notamment à travers la littérature. L’h. a également accordé à la science des valeurs, des fins et des idéaux, ce que l’on peut voir à travers les récits de sc.-fiction. Mais ds un contexte qui refuse d’accorder à la science un projet de société, des auteurs comme Calvino avec ses Cosmicomics et Queneau avec la Petite Cosmogonie Portative ne se servent pas de la science pour se projeter dans le futur mais se tournent vers l’origine.
Ces récits cosmologiques intégrés à la littérature et à la poésie, puisent ds le mythe et prennent une dimension mythiq. On peut se demander pourquoi et dans quel contexte Q. et C. utilisent les mythes pour parler des origines et en quoi les mythes servent à la fois le disc. scq et le disc. poétiq.
Nous verrons d’abord pq la science est utilisée comme matière poétiq et mythiq puis l’emploi des mythes pr parler des origines et enfin comment le mythe concilie sc. De l’origine et litt. De l’origine.




I. La science comme matière poétique et mythique

Ce choix de la science comme matière poétique et mythique ou s’inspirant de mythes peut en effet surprendre si l’on pense aux oppositions traditionnelles entre la science et la littérature d’ascendance mythique mais cela s’explique par une crise de la représentation scientifique à l’époque des deux auteurs et la tendance à ériger la science en mythe.

1) L’opposition traditionnelle entre la science et la littérature mythique

-mythe vient du muthos, la légende et par extension la parole mensongère alors que la science se revendique du logos, le discours raisonnable.
-mythes=récits oraux, invérifiables, dans un temps primordial, mettent en scène des héros mythiques qui ont valeur d’exemplarité, récit rapproché de la fiction et repris abondamment par la littérature et la psychanalyse pour leur valeur symbolique, quand la science est un discours fondé sur la raison qui se veut transparent, sans équivoque, neutre, démontrable et acceptable par tous.
-Mythe= accessible à tous, « une histoire que tout le monde connaît » selon Michel Tournier tandis que la science= difficile d’accès, réservée aux savants, aux initiés malgrè qqs efforts de vulgarisation

-ajd, fossé creusé entre les domaines scq et littéraires. Alors qu’auparavant, population éduquée connaissait les deux domaines. Calvino cite à ce propos deux exemples de la littérature italienne : un scq, Galilée, qui selon lui, « se sert du langage non comme un instrument d’expression neutre, mais avec une conscience littéraire, en y mettant toujours une part d’expression, d’imagination et même de lyrisme. » ; et un écrivain, Dante, qui « dans un horizon culturel différent, élaborait aussi une œuvre encyclopédique et cosmologique, Dante aussi essayait de construire une image de l’univers à travers la parole littéraire »
Mais avancée rapide de la science et découvertes qui échappent à toutes visualisation ont éloignées le public et la littérature de la science.


2) une crise moderne de la représentation scientifique

-Epoque de C. et Q. : nouvelles théories scqs + intérêt des deux auteurs pour cette discipline : savoir encyclopédique de Q. et refus du roman psychologique pour C.
théorie de l’évolution, du big-bang… se situent dans un temps pré-humain, primordial comme celui des mythes cosmologiques. Mais la cosmologie et la cosmogonie sont des sciences modernes qui ont évoluées surtout à partir d’Einstein et auparavant, ce sont surtout les mythologies primitives ou classiques qui ont proposées leur cosmologie. Or ; la cosmologie moderne est très abstraite, « l’espace quadri-dimensionnel, », « l’espace-temps », la « courbure de l’espace », sont des concepts qui échappent à toutes visualisations et ne peuvent être conçus qu’à travers des constructions mentales et des théories mathématiques.
-Q. et C. donnent dans leur littérature des images à cette science du vide qui conçoit des hypothèses presque fabuleuses dans un temps pré-terrestre ou pré-humain mais ils donnent également une place égale à la littérature face à une science de plus en plus érigée en mythe.

3) Le mythe de la science

-En utilisant la science comme sujet littéraire, ces deux œuvres constituent aussi une sorte de mise en garde contre une conception mythique de la science qui serait capable de tout expliquer rationnellement, et affirment la légitimité de la littérature. Au début du XXeme siècle, on pensait que les progrès continus de la science feraient disparaître les formes archaïques du savoir mais paradoxalement, au nom même de la lutte contre les mythes, le positivisme a transformé la science en mythe. La science engendre des mythes car elle est l’objet d’un enjeu sur des valeurs forgées en dehors d’elle, l’homme éprouve toujours le besoin de donner un sens au monde et ne peut se départir de la force de la croyance. C’est pourquoi on a confié à la science le soin de réaliser des idéaux ou des fins qui ne sont pas les siens, puisque la science en tant que savoir n’a pas comme finalité le bonheur ou la puissance comme l’ont imaginé les récits de science-fiction. L’originalité des deux œuvres étudiées est de ne pas considérer la science comme un mythe mais d’utiliser le mythe pour parler de la science et de se situer dans un temps zéro, primordial et fondateur, comme le temps mythique. Le mythe apparaît alors comme proche de la science parce que ces deux discours sont à la recherche de nos origines et ont une prétention commune au sens et à la vérité

Q. et C. peuvent donc associer la science aux mythes dans leurs œuvres pour parler de l’origine car ces deux discours ont des prétentions communes et cette démarche permet de représenter des concepts scientifiques qui parlent à tous.

Manon

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Message  Manon Lun 21 Jan - 21:21

II. Des mythes pour représenter l’origine

C. et Q. utilisent tous deux des éléments mythiques ou des mythes pour évoquer leur cosmologie ou leur cosmogonie.

1) Des personnages mythiques

Qfwfq dans les Cosmicomics et Hermès dans la Petite Cosmogonie Portative sont tous deux des personnages mythiques.
-Qfwfq=immortel, multiforme, il est différent à chacune de ses aventures et reste pourtant le même, il a toujours été là, il a assisté à la genèse des corps célestes et il est témoin de l’évolution des espèces. Son lgg est celui de tous les jours et a une dimension comique mais aussi cosmique car c’est un parler abstrait ; proche du concept. Lui-même est dépourvu de matérialité et n’existe en fait qu’en tant que témoin des changements de l’univers. Il a donc des qualités divines comme l’immortalité mais il ne peut intervenir et subit son destin pour ensuite le raconter de façon très humaine. Il a ainsi comme le héros mythique une portée universelle, une valeur symbolique et archétypique. Qfwfq exprime des faits extraordinaires insérés dans un quotidien banal (vie de famille, vie amrse…)
-Hermès est directement tiré de la mythologie grecque. Il est le fils de Zeus et de Maïa, l'aînée des Pléiades, les filles d'Atlas et de Pléioné, il est le messager des dieux, le conducteur des âmes vers Hadès, d’où son épithète de « psychopompe », il a inventé la lyre, les sciences, l’écriture et la magie, il est le dieu du commerce, le gardien des routes et des carrefours, des voyageurs, des voleurs et du mensonge. il est, parmi les dieux grecs, le plus proche des hommes et le plus bienveillant à leur égard : il leur donne l'écriture, la danse, les poids et mesures, la flûte et la lyre. Dans la Petite Cosmogonie Portative, Queneau rappelle les nombreuses fonctions et les épithètes d’Hermès avant de lui laisser la parole. Il est d’abord associé à la science et la médecine : « un nègre laxatif/Né du cinabre », v. 52,53. Selon une note de la Pléiade, le nègre laxatif est en fait le « calomel » dont la dernière syllabe rappelle l’adj melas en grec qui signifie noir. Or, le calomel est associé au mercure tout comme le cinabre qui est un minerai de mercure. Au vers 77 on retrouve également cette association avec « colorados ethiops hydrargyrose ». le vers 78 « vif vif vif vif vif vif » pourrait rappeler la rapidité intellectuelle et physique d’Hermès.
Queneau énumère qqs qualificatifs du dieu : « père autolycéen » car il appris à Autolycos, aïeul d’Ulysse à voler, « guide des défunctions/ parcoureur des enfers ; libérateur des armes » annonce son épithète de « psychopompe » au vers 75. Puis Hermès est présenté comme le dieu de l’éloquence : « toi qui sait lécher de ta langue transverse/ les travaux inspirés aux forgerons de rythmes/ mineur de l’allusion tailleur de métaphores », le dieu des troupeaux et des marchands : « colporteur des agneaux », le dieu des voyageurs : « aviateur dans les colorados ». Q. fait aussi une allusion à ses ailes : « aturbide aviateur ». Nous trouvons aussi la référence à un épisode mythologique : Hermès a volé le troupeau gardé par Apollon et il est revenu par le trou de la serrure. Le personnage est donc remis par l’auteur dans son contexte mythologique et il nous rappelle les attributs de sa divinité. On ne sait d’où parle ce dieu qui traverse les époques de la poésie à travers l’évocation de différents sujets et plusieurs poètes. Il connaît la science, la poèsie et les pensées du poète.
L’auteur lui-même prend une dimension supérieure, il est en effet capable de dialoguer avec la divinité et Hermès devient en quelque sorte son interprète, son messager comme il l’est pour les dieux. De plus, le poète a un regard objectif sur le monde, décrit le monde depuis son début comme un dieu devant sa création. Il a donc aussi une dimension mythique, semble intemporel mais contrairement à Qfwfq qui raconte les phénomènes scientifiques de l’intérieur, l’auteur décrit d’un point de vue qui semble élevé, depuis le cosmos.

 Qfwfq, l’auteur et la divinité de la Petite Cosmogonie Portative sont des héros mythiques car ils sont intemporels et comme issus de la mémoire collective, ils ont également une valeur d’exemplarité.


2) l’utilisation et l’adaptation des mythes pour représenter des concepts scientifiques

Théories scqs dont parlent ces auteurs sont mythiques car à la fois hypothétiques et fondatrices. Le mythe est utilisé comme intercesseur entre le poète et le public à propos de la science car il est connu, familier pour tous.
lien entre science et mythologie : rappelé par Queneau qui joue sur l’ambivalence entre Mercure, le dieu romain et mercure, l’élément chimique. Il joue aussi sur le nom des planètes et les attributs du dieu qu’elles représentent ch. I,v. 180 à 187 : « le commerçant (Mercure) peut rêver la putain (Venus) dormir/ le colonel (Mars) fumer du tabac caporal/ le fonctionnaire (Jupiter) baille et le vieillard (Saturne) somnole/ ce féroce pédé (Uranus) se calme le zizi/ le marin (Neptune) tout au loin lugubre se désole /de naviguer si près du bout de l’infini/ car il ne connaît pas le mineur (Pluton) endurci ». On peut rappeler également que les premières cosmogonies et cosmologies sont d’ordre mythique et que les mythes et la cosmologie scientifique moderne ont la même volonté d’expliquer l’origine.
Il y a donc de nombreuses références aux mythes et ils servent à la mise en scène de phénomènes scientifiques. Ainsi Queneau évoque Prométhée ch.II ,vers 100 à 104 : « des cristaux engeignés dans l’être minéral/ se hissait fructifiant vers cette liberté/ qu’un poids moléculaire alourdi promettait/ comme un aigle éployé dévorant la matière/ sur un pic du Caucase un gros foi dégustait ». Queneau établit ici un parallèle entre le passage du minéral au vital et le mythe de Prométhée, avec un jeu de mot au passage entre le verbe promettre et le héros Prométhée, et il fait de ce passage un pas vers la liberté, compromise avec l’adjectif « alourdi ». Ch. III, v. 189, il évoque la fée autographe, soit la fée électricité, mythe moderne, ou le symbole de la photographie pour parler du magnésium qui était utilisé pour les flashes au début de la photographie. V. 194, « les cheveux d’Aphrodite » puis, v.195 Atlas, qui était un titan, pour décrire le titane et enfin Lucifer au vers 197 est associé au phosphore, et le poète mêle les noms grecs et latins, fosfore signifiant en grec porteur de lumière, tout comme Lucifer en latin.
Calvino fait lui une référence directe au mythe d’Orphée et d’Eurydice dans « sans les couleurs », lorsque qu’il va chercher Ayl dans le monde sans couleur et qu’il la perd finalement à jamais car elle retourne dans les entrailles de la terre ou les enfers pour Eurydice. Ayl lui dit : « tu me reverras quand je le voudrais bien. Va devant, et ne te retourne pas ». Le narrateur se sent desespéré lorsqu’il échoue dans sa tentative de la ramener dans le monde des couleurs, des vivants, mais Calvino donne une autre orientation au mythe d’Orphée et Eurydice car le choix de Ayl est de rester dans l’ombre et le narrateur comprend lorsqu’elle disparaît pour toujours la banalité, la vanité et la violence d’un monde chatoyant et miroitant comparé au monde de l’ombre, de la réflexion et de la douceur. On pourrait presque y voir le mythe de la caverne de Platon avec peut être les couleurs pour illustrer le monde sensible et l’ombre pour celui des idées, où tout est plus vrai. On peut voir aussi le mythe récent du monstre du Loch Ness avec l’oncle aquatique, qui apparaît sans qu’on s’y attende dans un bouillonnement ou encore le mythe de la mamma italienne dans Tout en un point. La Spirale rappelle le mythe du paradis perdu ou de l’âge d’or et le narr. assiste à la naissance du mythe des dinosaures, présent dans notre société à travers notamment certains films et dessins animés.
Enfin, Q. et C. utilisent tous deux le mythe de la lune féminisée. La lune a ainsi une fonction nourricière : « couleur de beurre » dans La distance de la lune + les persos vont chercher une sorte de fromage qui ressemble à la ricotta italienne sur la lune, elle a pour Q. un « visage de brie » ch. I, v. 55. Ensuite, lune=femme : le cousin semble entretenir des rapports sexuels avec la lune dont est jalouse Mme Vhd Vhd. Q. la décrit comme « reine jaune ou blanchâtre et fusion de la nuit » et l’associe à Séléné, soit Diane, déesse de la féminité. Lune = liée aux cycles, au temps cyclique : Qfwfq attend la pleine lune pour aller chercher nourriture puis pour pouvoir retourner sur terre chez C. Chez Q. : lune associée au cycle hebdomadaire : « ô des lundis arrachés », le lunae dies, et au cycle menstruel. Elle est aussi liée à l’élément aquatique et au cycle de l’eau : « buée au-dessus des eaux buée au-dessus des lunes/que valve toute lave en la porosité/ que la mer se foudroie et puis qu’une / pluie amène la mer au-dessus des lunes ». Enfin, Lune-mère : elle absorbe Mme Vhd Vhd comme Gaïa a du absorber ses enfants dans la cosmologie grecque antique + eau qui évoque le liquide amniotiq. Les auteurs rappellent donc sa nature énigmatique, féminisée voire sexualisée et sa propension à être à l’origine d’histoires et de légende : C. crée légende d’une femme sur la lune et invente ainsi une origine à l’expression « hurler à la lune » et à la fascination exercée par cet astre : « elle qui rend Lune la Lune et qui, à chaque pleine lune, pousse toute la nuit les chiens à hurler, et moi avec eux ». Q. appelle la lune « commère des histoires » et dit qu’elle est «bourrelé[e] de légendes ».
On rmq que mythe féminin = ds ttes les hist. de C. : recherche, attente ou perte d’une femme aimée. Q., lui, éclaire l’origine de la sexualité par son hommage à Banditrix, c-a-d Venus.

3) l’importance de l’imaginaire

Ces auteurs inventent un monde, donnent une forme à ce qui ne peut être vu tout comme le mythe. Ainsi, comme les Anciens, ils utilisent l’animisme et l’anthropomorphisme, les images et l’imagination pour parler de l’origine.
Ils donnent vie à la matière, la lune, la terre deviennent des entités vivantes. Queneau donne un corps à la terre et C. veut : « faire parler les cellules comme si c’était des hommes, imaginer des figures et des lggs humains ds le vide des origines, c-a-d, jouer le vieux jeu de l’anthropomorphisme ». « J’ai accepté cet anthropomorphisme et je l’ai pleinement revendiqué comme procédé littéraire fondamental et mythique, associé à l’une des 1eres explications du monde par l’homme primitif, l’animisme ». Il parle de « l’impossibilité de penser le md autrement qu’à travers des figures humaines ou plus particulièrement des grimaces humaines, des murmures humains », « je ne peux pas échapper à l’humain ». donner un sens au monde, un visage à l’univers et la science.
Qfwfq a des qualités surnaturelles mais comme les dieux antiques, il a des propriétés foncièrement humaines.
Les thèmes scqs abordés sont pour Calvino l’occasion de laisser libre cours à son imagination pour inventer un contexte ou une explication aux origines. Il revient ainsi sur l’origine de la fascination qu’inspire la lune et son pouvoir d’attraction dans la distance de la lune mais aussi sur l’origine d’expressions liées à la lune « hurler à la lune », « être dans la lune ». Il revient aussi sur l’origine de la matière, mettant en scène le big bang et les rapports familiaux en même temps dans au point du jour. Avec un signe dans l’espace ou les années lumières, il parle de l’origine de la lettre, de l’écriture, de la communication. Tout en un point montre la xénophobie et les rapports entre voisins et nous voyons la naissance du jeu dans combien parions nous. L’oncle aquatique donne une forme d’explication au conflit entre générations, les uns étant restés dans l’eau quand les autres étaient partis sur terre, un monde les sépare donc. Avec les dinosaures, Qfwfq assiste même à la naissance du mythe des dinosaures et son adaptation au fur et à mesure des évolutions de la société et de ses crises. La Spirale évoque l’origine de la conscience de soi et de la jalousie, thème abordé aussi par la forme de l’espace. parcours parodique et ludique de l’origine dans ces deux œuvres, reprise et créations de mythe de l’origine + visage et sensations donnés aux phénomènes scqs avec inventivité et brio.

pour pallier à cette crise de la représentation ou pour revaloriser la littérature, C. et Q. utilisent donc l’imaginaire pour parler du csq et reprennent ainsi les procédés des mythes. Les mythes sont donc pour eux un moyen de rapprocher le discour scientifique du discours littéraire et poètique

Manon

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Message  Manon Lun 21 Jan - 21:22

III. Des mythes pour concilier science de l’origine et littérature de l’origine
Le lgg littéraire ne semble pas approprié pour le disc. scq et c’est pourtant celui qu’utilisent C. et Q. pour parler de l’origine du monde à partir des théories scqs.

1) la fiction scientifique ou l’ouverture d’un espace de représentation

Contrairement à la science-fiction, œuvres étudiées se penchent sur temps des origines. Dans Antiquité, domaine scqs, théologiques et littéraires n’étaient pas séparés : Hésiode, Ovide, Lucrèce ou les historiens classiques… Ecrivains antiques s’inspiraient fortement de la mythologie de leur temps. Comme dans les mythes, C. et Q. donnent à voir un temps où nous n’avons pas accès, des concepts qui sont très abstraits et ils ne distinguent pas ce qui est de l’ordre du vraisemblable de ce qui est imaginaire. Cette littérature est alors, comme le mythe, l’ouverture des possibles. (mais récit scq ressemble à un mythe qd il s’agit de l’origine : hors du temps, indémontrable, il est surtout abrupt par sa forme).
Associer les mythes à la littérature permet d’exemplifier un concept mais aussi d’ouvrir un espace de représentation ds l’esprit des lecteurs, d’utiliser ce qui leur est familier pr créer un md fictif mais logiq : utilisation du fantastique
au début de chaque nouvelle de C., écriture en italique pour texte qui ressemble à un article d’encyclopédie et intervention du narrateur qui développe des situations loufoques et très humaines. Ex : La courbure de l’espace : aut. Invente situation que cela pourrait créer dans un trio vaudevillesque : désir d’une droite de rejoindre sa parallèle et jalousie vis-à-vis de la 3e droite. Il effectue aussi un calcul des possibles, qui l’angoissent fortement car il n’a aucune certitude. L’idée de la chute ou de la perte de l’être aimé donne lieu à une ouverture des possibles. Dans combien parions-nous, le narr. est rapidement dépassé par la multiplicité des possibles qui s’ouvrent à lui lors de l’évolution de l’univers. avec Au point du jour, la lumière qui apparaît crée soudainement l’obscurité, on assiste à un retournement, comme si l’endroit des choses faisait soudain place à leur envers et que le monde apparaissait en négatif. C’est alors l’introduction de la notion vertigineuse de toutes les potentialités, résumé par le toute dernière phrase de la nouvelle : « Tout ne faisait que commencer ».
C. explore aussi les origines dans un parcours ludique et parodique, il s’intéresse à toutes les origines et crée ainsi des mythes en adaptant l’hypothèse scq aux préoccupations de son temps. C. évoque aussi le plaisir de raconter une histoire : « Les Anciens partaient des mythes pour aborder et comprendre les phénomènes de la terre et du ciel ; l’écrivain contemporain part de la science actuelle pour retrouver le plaisir de raconter, et de penser en racontant. » Il s’agirait donc d’un retour à la tradition de transmission et d’invention d’histoires, ce que permet le mythe transformé en contes ou plus généralement en fictions, et ces histoires sont bâties à partir de préoccupations contemporaines et particulièrement, scientifiques. Le mythe est lui aussi considéré comme une possibilité, une hypothèse puisque l’histoire abrupte de nos origines telle qu’elle est rapportée par la science ne nous satisfait pas.
Q. prend visiblement beaucoup de plaisir à raconter la naissance du monde à travers ses jeux de mots et son inventivité verbale mais il revendique plutôt pour la science le droit de devenir une matière littéraire. Il s’inscrit lui-même dans la lignée de Lucrèce avec son hommage à Banditrix, parodie de l’hommage à Vénus de Lucrèce. Il revendique aussi le droit à la création d’un monde logique à travers l’écriture : « De qq calembour naît signification/l’écriture parfois devient automatique/le monde ne subit point de déformation/très conforme en est la représentasillon ». Il ouvre ainsi le champ à une nouvelle représentation de la poèsie et on peut se souvenir qu’il est à l’origine de l’Ouvroir de LIttérature Potentielle qui fait de la poésie un espace d’expérimentation et de recherches mathématico-littéraires.


2) La question du langage

C. et Q. essayent de concilier les hypothèses scientifiques au langage littéraire. Or, la science et la littérature ont une conception très différente du langage. Lors d’une interview, C. détaille les relations entre science et littérature et rapporte que selon Barthes, la littérature a conscience que le lgg n’est jamais transparent, n’est jamais un simple instrument pour signifier un « contenu » ou une « réalité » ou une « pensée » ou une « vérité » et ne peut pas signifier autre chose que lui-même alors que la science considère le lgg comme un instrument neutre, servant à dire autre chose, pour signifier une réalité qui lui est étrangère. Si le lgg de la science reste très neutre, l’utilisation de la science comme matière poétique permet sa mise en littérature et l’utilisation d’une dimension mythique à l’aide de personnages, de références et d’une temporalité mythique, permet d’adapter le discours scientifique à la littérature. Car les mythes intégrés à la littérature permettent d’universaliser un concept, de lui donner une valeur d’exemplarité mais aussi d’offrir un réseau de significations symboliques. Le mythe est donc soumis à une herméneutique, le langage utilisé pour en parler est fortement connoté et il nous apparaît comme une histoire à décrypter, à interpréter. Les cosmicomics ont ainsi une portée plus complexe que la simple narration d’évènements loufoque à partir d’un postulat sérieux et l’on peut y voir une histoire de nos origines et une réflexion sur le monde contemporain. Quant à la Petite Cosmogonie Portative, elle utilise de nombreuses métaphores, des néologismes et invente ainsi un nouveau rapport au monde, une nouvelle façon de l’appréhender à travers un nouveau lgg. Car la vertu initiale des mythes est aussi la capacité à se constituer en langage et en référence commune à toute une collectivité en mal de représentation des hypothèses et concepts scientifiques à l’époque de Q. et C.
Lorsque Q. évoque la genèse, son lgg relève tout autant de l’imaginaire que de la science. Il utilise ainsi une langue novatrice, faite de mots-valises et de néologismes pour créer une nouvelle forme d’imaginaire qui se rapporte aux origines. Son érudition scq est servie par sa maîtrise de la langue et nous ne retrouvons pas d’écart entre les 2.
C. a un lgg qui ressemble à celui du mythe dans la mesure où la vérité du mythe ne se situe pas dans la cohérence du discours mais dans sa puissance de dévoilement. Le lgg du mythe est donc celui du jeu sur la polysémie des mots et de la puissance métaphorique des images. Ainsi, dans les dinosaures, on peut voir une analyse de la formation d’un mythe : p112 : « maintenant je savais que plus les dinosaures disparaissent, plus ils étendent leur empire, et sur des forêts bien plus intimes que celles qui couvrent les continents : dans l’enchevêtrement des pensées de ceux qui demeurent. Dans la pénombre des frayeurs et des doutes de générations désormais ignorantes, ils continuaient à allonger le cou, à soulever leurs pattes griffues, et quand l’ombre ultime de leur image s’était effacée, leur nom continuait à se superposer à toutes les significations du monde, à perpétuer leur présence dans les rapports entre les êtres vivants. A présent que le nom lui-même s’était effacé, il leur revenait de se fondre avec le moule muet et anonyme de la pensée, à travers quoi prennent forme et substance les choses pensées. » Nous voyons que le mythe est une hist. Qui devient qqch de diffus, d’incst dans nos pensées et notre collectivité à travers la disparition du nom précis qui devient pensée, concept.
Enfin, les 2 auteurs tournent le récit vers un public, vers un lecteur, ils parlent à une collectivité de ses origines mais aussi de ses angoisses contemporaines.


3) Une prétention commune au sens et à la vérité

Le mythe apparaît dans une société lors d’une crise des consciences, une inquiétude, une angoisse. La littérature adapte alors le mythe en renouvelant le sens de la fable aux préoccupations de son temps ou bien elle formule un nouveau mythe. Souvent, la littérature moderne pervertit alors les composantes mythiques et celles-ci se donnent alors à lire comme des miroirs, sont dotées d’une fonction spéculaire : le héros qui vit ses aventures dans un contexte mythique, reflète l’écrivain ou le poète qui écrit son œuvre. On trouve en effet un texte métapoètique dans le ch. III du poème de Q., où l’auteur se justifie et explique au lecteur, souvent rebuté par la difficulté de compréhension, son projet poétique. Et le nom même de Qfwfq, est le symbole d’un temps cyclique car il se donne à lire en miroir et renvoie indéfiniment à lui-même. Q. et C. voient l’histoire comme une succession d’événements sans logique. La fiction est alors un moyen de donner une intelligibilité au monde, une mise en ordre de la réalité. Le recours au mythes et aux personnages mythiques est alors paradoxalement un gage de vérité, Qfwfq apporte en réponse à l’énoncé scq, la preuve que ce qui est dit est vrai. Car il ne s’agit pas de la vérité scq, empirique et immuable mais de la vérité de la littérature qui en dit bcp sur l’homme. Le vrai sujet de ces textes c’est finalement la condition humaine contemporaine que ce soit face à la science, aux progrès, aux machines ou aux valeurs et aux liens familiaux de plus en plus distendus. En effet, ds les nouvelles de C., la famille tient une place importante mais les liens se dégradent au fur et à mesure, le fossé se creuse entre les générations, au sens littéral dans l’oncle aquatique puisque le vieux N’ba N’ga est resté dans l’eau alors que ses descendants vivent sur terre et la communication entre eux devient difficile. Mais il est aussi un moyen de garder contact avec l’histoire des origines même si elle s’est transformé en légende au fur et à mesure, en intégrant certains mythes comme celui du paradis perdu.

C. et Q. arrivent à créer par le thème utilisé et le lgg employé, un équilibre entre la science et la littérature. L’emploi du mythe facilite et éclaire cette alliance tout en donnant une profondeur et une portée plus large à leurs textes.







En ccl, ces auteurs utilisent les mythes à propos de l’origine car ils ont choisit la science de l’origine comme matière poétiq et celle-ci ne satisfait pas les besoins humains de représentation et de personnification et pcq le mythe et la sc. Sont à la recherche d’une explication des origines. L’utilisation du mythe leur permet donc de combler les lacunes représentationnelles des théories abstraites mais aussi d’élargir la réflexion, de donner une dimension universelle à leurs récits et d’agrandir le champ des possibles. Le mythe permet alors de rassembler le lgg poétiq et littéraire du disc. scq et cette litt. qui raconte l’origine, remonte à sa propre source, car elle retrouve le plaisir de conter un récit qui est déjà dans les consciences mais en l’adaptant aux préoccupations contemporaines.

Manon

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