exposé:étude en diachronie de traductions du monologue d'Ham
la Légende des Gens du M1 de L.G.C :: S1 :: Histoire et Enjeux de la Traduction lit. (Mme Tran Gervat)
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exposé:étude en diachronie de traductions du monologue d'Ham
Voilà mes notes et le corpus de textes que j'ai proposé. Je n'ai pas eu le temps de reprendre ce que Mme Tran-Gervat a ajouté. Cela concernait le contexte dans lequel se trouve le monologue à l'intérieur de la pièce et les traductions du XVIIIè siècle.
Je ne vous propose que des notes qui ne seront pas forcément très claires pour les personnes qui n'ont pas assisté au cours, je le rédigerais si j'en trouve le temps et je peux vous le dire tout de suite, ce ne sera pas dans l'immédiat, désolée!
Je ne vous propose que des notes qui ne seront pas forcément très claires pour les personnes qui n'ont pas assisté au cours, je le rédigerais si j'en trouve le temps et je peux vous le dire tout de suite, ce ne sera pas dans l'immédiat, désolée!
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CORPUS SUR LES TRADUCTIONS DU MONOLOGUE D’HAMLET
William SHAKESPEARE, The dramatic works of Shakespeare revised by George Steevens, J. and J. Boydell, and W. Nicol, 1802, London, T. IX (BNF – GALLICA) (1600)
Enter Hamlet.
Ham. To be, or not to be, that is the question : -
Whether ’tis nobler in the mind, to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune;
Or to take arms against a sea of troubles,
And, by opposing, end them? – To die, - to sleep, -
No more, - and, by a sleep, to say we end
The heart-arch, and the thousand natural shocks
That flesh is heir to, - ‘tis a consummation
Devoutly to be wish’d. To die; - to sleep; -
To sleep! Perchance to dream; - ay, there’s the rub;
For in that sleep of death what dreams may come,
When we have shuffled off this mortal coil,
Must give us pause: There’s the respect,
That makes calamity of so long life:
For who would bear the whips and scorns of time,
The oppressor’s wrong, the proud man’s contumely,
The pangs of despis’d love, the law’s delay,
The insolence of office, and the spurns
That patient merit of the unworthy takes,
When he himself might his quietus make
With a bare bodkin? who would fardels bear,
To grunt and sweat under a weary life;
But that the dread of something after death, -
The undiscover’d country, from whose bourn
No traveller returns, - puzzles the will;
And makes us rather bear those ills we have,
Than fly to others that we know not of?
Thus conscience does make cowards of us all;
And thus the native hue of resolution
Is sicklied o’er with the pale cast of thought;
And enterprises of great pith and moment,
With this regard, their currents turn awry,
And lose the name of action. – Soft you, now!
The fair Ophelia: - Nymph, in thy orisons
Be all my sins remember’d.
Texte 1 :
VOLTAIRE (1694-1778), Lettres philosophiques, Garnier Frères, 1964, Paris, 18è lettre : « Sur la tragédie », pp 104-109 (pp 106-107) (1733)
J’ai hasardé de traduire quelques morceaux des meilleurs poètes anglais : en voici un de Shakespeare. Faites grâce à la copie en faveur de l’original ; et souvenez-vous toujours, quand vous voyez une traduction, que vous ne voyez qu’une faible estampe d’un beau tableau. J'ai choisi le monologue de la tragédie d'Hamlet, qui est su de tout le monde et qui commence par ce vers :
To be or not to be, that is the question.
C'est Hamlet, prince de Danemark, qui parle :
Demeure ; il faut choisir, et passer à l'instant
De la vie à la mort, ou de l'être au néant.
Dieux cruels ! s'il en est, éclairez mon courage.
Faut-il vieillir courbé sous la main qui m'outrage,
Supporter ou finir mon malheur et mon sort ?
Qui suis-je ? qui m'arrête ? et qu'est-ce que la mort ?
C'est la fin de nos maux, c'est mon unique asile ;
Après de longs transports, c'est un sommeil tranquille ;
On s'endort, et tout meurt. Mais un affreux réveil
Doit succéder peut-être aux douceurs du sommeil.
On nous menace, on dit que cette courte vie
De tourments éternels est aussitôt suivie.
O mort ! moment fatal ! affreuse éternité !
Tout coeur à ton seul nom se glace, épouvanté.
Eh ! qui pourrait sans toi supporter cette vie,
De nos Prêtres menteurs bénir l'hypocrisie,
D'une indigne maîtresse encenser les erreurs,
Ramper sous un Ministre, adorer ses hauteurs,
Et montrer les langueurs de son âme abattue
À des amis ingrats qui détournent la vue ?
La mort serait trop douce en ces extrémités ;
Mais le scrupule parle, et nous crie : " Arrêtez.
Il défend à nos mains cet heureux homicide,
Et d'un Héros guerrier fait un chrétien timide, etc.
Ne croyez pas que j'aie rendu ici l'anglais mot pour mot ; malheur aux faiseurs de traductions littérales, qui en traduisant chaque parole énervent le sens ! C'est bien là qu'on peut dire que la lettre tue, et que l'esprit vivifie.
Texte 2 :
Pierre LE TOURNEUR (1736-1788), traduction Hamlet, prince de Dannemarck. (1776-1782)
http://oncampus.richmond.edu/academics/intertextes/intertexualite/traduction/files/traductions_hamlet.htm université de Richmond
Act III, scene III.
(Hamlet s'avance les bras croisés, plongé dans ses reflexions, & sans apperçevoir Ophélia.)
Hamlet, se croyant seul. *
Etre ou ne pas être? c'est-là la question. . . . . . . S'il est plus noble à l'âme de souffrir les traits poignans de l'injuste fortune, ou se révoltant contre cette multitude de maux, de s'opposer au torrent, & les finir? -Mourir, -dormir -rien de plus, & par ce sommeil, dire: nous mettons un terme aux angoisses du coeur, & à cette foule de plaies & de douleurs, l'héritage naturel de cette masse de chair.... ce point, où tout est consommé, devroit être désiré avec ferveur. -Mourir -Dormir -Dormir? Rêver peut-être; oui, voilà le grand obstacle: -Car de savoir quels songes peuvent survenir dans ce sommeil de la mort, après que nous nous sommes dépouillés de cette enveloppe mortelle, c'est de quoi nous forcer à faire une pause. Voilà l'idée qui donne une si longue vie à la calamité. Car quel homme voudroit supporter les traits & les injures du temps, les injustices de l'oppresseur, les outrages de l'orgueilleux, les tortures de l'amour méprisé, les longs délais de la loi, l'insolence des grands en place, & les avilissans rebuts que le mérite patient essuie de l'homme sans ame; lorsqu'avec un poinçon il pourroit lui-même se procurer le repos? Qui voudroit porter tous ces fardeaux & suer & gémir sous le poids d'une laborieuse vie, si ce n'est que la crainte de quelque avenir après la mort... cette contrée ignorée dont nul voyageur ne revient, plonge la volonté dans une affreuse perplexité, & nous fait préférer de supporter les maux que nous sentons, plutôt que de fuir vers d'autres maux que nous ne connoissons pas? Ainsi la conscience fait de nous tous des poltrons; ainsi tout le feu de la résolution la plus déterminée se décolore & s'éteint devant la pâle lueur de cette pensée. Les projets enfantés avec le plus d'énergie & d'audace, détournent à cet aspect leur cours, & retournent dans le néant de l'imagination.
* [note du traducteur] Ce monologue célèbre d'un homme agité par des désirs contraires, & accablé de la grandeur de ses projets, est plus lié dans l'ame du personnage qui parle, que dans ses paroles. Voici la succession de ses idées & comment un sentiment engendre l'autre [suit une paraphrase du soliloque]
Texte 3 :
Alexandre DUMAS, (1802-1870), Théâtre complet d'Alexandre Dumas, Michel Lévy frères, 1874-1883, Collection Michel Lévy, T. XXI (BNF – GALLICA) (1847)
SCENE III
POLONIUS et LE ROI, cachés ; OPHELIE, agenouillée au troisième plan ; HAMLET, entrant par une porte du deuxième.
HAMLET, sans voir Ophélie.
Etre ou n’être pas, voilà la question !
Que faut-il admirer ? la résignation,
Acceptant à genoux la fortune outrageuse,
Ou la force luttant sur la mer orageuse,
Et demandant le calme aux tempêtes ? – Mourir !
Dormir ! et rien de plus, et puis ne plus souffrir !
Fuir ces mille tourments pour lesquels il faut naître !
Mourir ! dormir ! – Dormir ! qui sait ? rêver peut-être !
- Peut-être !... ah ! tout est là ! Quels rêves peupleront
Le sommeil de la mort lorsque, sous notre front,
Ne s’agiteront plus la vie et la pensée ?
Doute affreux qui nous courbe à l’ornière tracée !
Eh ! qui supporterait tant de honte et de deuil !
L’injure des puissants, l’outrage de l’orgueil,
Les lenteurs de la loi, la profonde souffrance
Que creuse dans le cœur l’amour sans espérance,
La lutte du génie et du vulgaire épais ?...
Quand un fer aiguisé donne si bien la paix !
Qui ne rejetterait son lourd fardeau d’alarmes,
Et mouillerait encor de sueur et de larmes
L’âpre et rude chemin, si l’on ne craignait pas
Quelque chose dans l’ombre, au-delà du trépas ?
Ce pays inconnu, ce monde qu’on ignore,
D’où n’a pu revenir nul voyageur encore,
C’est là ce qui d’horreur glace la volonté !
Et, devant cette nuit, l’esprit épouvanté
Garde les maux réels sous lesquels il succombe
De préférence aux maux incertains de la tombe !
Puis, l’effrayant aspect troublant toutes les tâches,
Des plus déterminés le doute fait des lâches !
OPHELIE, à part.
Son rêve plane en haut, mon amour pleure en bas.
Aveuglé de clartés, il ne me verra pas !
HAMLET, apercevant Ophélie.
Ophélie ! ô jadis ma vie et ma lumière !
Parle de mes péchés, ange, dans ta prière !
William SHAKESPEARE, The dramatic works of Shakespeare revised by George Steevens, J. and J. Boydell, and W. Nicol, 1802, London, T. IX (BNF – GALLICA) (1600)
Enter Hamlet.
Ham. To be, or not to be, that is the question : -
Whether ’tis nobler in the mind, to suffer
The slings and arrows of outrageous fortune;
Or to take arms against a sea of troubles,
And, by opposing, end them? – To die, - to sleep, -
No more, - and, by a sleep, to say we end
The heart-arch, and the thousand natural shocks
That flesh is heir to, - ‘tis a consummation
Devoutly to be wish’d. To die; - to sleep; -
To sleep! Perchance to dream; - ay, there’s the rub;
For in that sleep of death what dreams may come,
When we have shuffled off this mortal coil,
Must give us pause: There’s the respect,
That makes calamity of so long life:
For who would bear the whips and scorns of time,
The oppressor’s wrong, the proud man’s contumely,
The pangs of despis’d love, the law’s delay,
The insolence of office, and the spurns
That patient merit of the unworthy takes,
When he himself might his quietus make
With a bare bodkin? who would fardels bear,
To grunt and sweat under a weary life;
But that the dread of something after death, -
The undiscover’d country, from whose bourn
No traveller returns, - puzzles the will;
And makes us rather bear those ills we have,
Than fly to others that we know not of?
Thus conscience does make cowards of us all;
And thus the native hue of resolution
Is sicklied o’er with the pale cast of thought;
And enterprises of great pith and moment,
With this regard, their currents turn awry,
And lose the name of action. – Soft you, now!
The fair Ophelia: - Nymph, in thy orisons
Be all my sins remember’d.
Texte 1 :
VOLTAIRE (1694-1778), Lettres philosophiques, Garnier Frères, 1964, Paris, 18è lettre : « Sur la tragédie », pp 104-109 (pp 106-107) (1733)
J’ai hasardé de traduire quelques morceaux des meilleurs poètes anglais : en voici un de Shakespeare. Faites grâce à la copie en faveur de l’original ; et souvenez-vous toujours, quand vous voyez une traduction, que vous ne voyez qu’une faible estampe d’un beau tableau. J'ai choisi le monologue de la tragédie d'Hamlet, qui est su de tout le monde et qui commence par ce vers :
To be or not to be, that is the question.
C'est Hamlet, prince de Danemark, qui parle :
Demeure ; il faut choisir, et passer à l'instant
De la vie à la mort, ou de l'être au néant.
Dieux cruels ! s'il en est, éclairez mon courage.
Faut-il vieillir courbé sous la main qui m'outrage,
Supporter ou finir mon malheur et mon sort ?
Qui suis-je ? qui m'arrête ? et qu'est-ce que la mort ?
C'est la fin de nos maux, c'est mon unique asile ;
Après de longs transports, c'est un sommeil tranquille ;
On s'endort, et tout meurt. Mais un affreux réveil
Doit succéder peut-être aux douceurs du sommeil.
On nous menace, on dit que cette courte vie
De tourments éternels est aussitôt suivie.
O mort ! moment fatal ! affreuse éternité !
Tout coeur à ton seul nom se glace, épouvanté.
Eh ! qui pourrait sans toi supporter cette vie,
De nos Prêtres menteurs bénir l'hypocrisie,
D'une indigne maîtresse encenser les erreurs,
Ramper sous un Ministre, adorer ses hauteurs,
Et montrer les langueurs de son âme abattue
À des amis ingrats qui détournent la vue ?
La mort serait trop douce en ces extrémités ;
Mais le scrupule parle, et nous crie : " Arrêtez.
Il défend à nos mains cet heureux homicide,
Et d'un Héros guerrier fait un chrétien timide, etc.
Ne croyez pas que j'aie rendu ici l'anglais mot pour mot ; malheur aux faiseurs de traductions littérales, qui en traduisant chaque parole énervent le sens ! C'est bien là qu'on peut dire que la lettre tue, et que l'esprit vivifie.
Texte 2 :
Pierre LE TOURNEUR (1736-1788), traduction Hamlet, prince de Dannemarck. (1776-1782)
http://oncampus.richmond.edu/academics/intertextes/intertexualite/traduction/files/traductions_hamlet.htm université de Richmond
Act III, scene III.
(Hamlet s'avance les bras croisés, plongé dans ses reflexions, & sans apperçevoir Ophélia.)
Hamlet, se croyant seul. *
Etre ou ne pas être? c'est-là la question. . . . . . . S'il est plus noble à l'âme de souffrir les traits poignans de l'injuste fortune, ou se révoltant contre cette multitude de maux, de s'opposer au torrent, & les finir? -Mourir, -dormir -rien de plus, & par ce sommeil, dire: nous mettons un terme aux angoisses du coeur, & à cette foule de plaies & de douleurs, l'héritage naturel de cette masse de chair.... ce point, où tout est consommé, devroit être désiré avec ferveur. -Mourir -Dormir -Dormir? Rêver peut-être; oui, voilà le grand obstacle: -Car de savoir quels songes peuvent survenir dans ce sommeil de la mort, après que nous nous sommes dépouillés de cette enveloppe mortelle, c'est de quoi nous forcer à faire une pause. Voilà l'idée qui donne une si longue vie à la calamité. Car quel homme voudroit supporter les traits & les injures du temps, les injustices de l'oppresseur, les outrages de l'orgueilleux, les tortures de l'amour méprisé, les longs délais de la loi, l'insolence des grands en place, & les avilissans rebuts que le mérite patient essuie de l'homme sans ame; lorsqu'avec un poinçon il pourroit lui-même se procurer le repos? Qui voudroit porter tous ces fardeaux & suer & gémir sous le poids d'une laborieuse vie, si ce n'est que la crainte de quelque avenir après la mort... cette contrée ignorée dont nul voyageur ne revient, plonge la volonté dans une affreuse perplexité, & nous fait préférer de supporter les maux que nous sentons, plutôt que de fuir vers d'autres maux que nous ne connoissons pas? Ainsi la conscience fait de nous tous des poltrons; ainsi tout le feu de la résolution la plus déterminée se décolore & s'éteint devant la pâle lueur de cette pensée. Les projets enfantés avec le plus d'énergie & d'audace, détournent à cet aspect leur cours, & retournent dans le néant de l'imagination.
* [note du traducteur] Ce monologue célèbre d'un homme agité par des désirs contraires, & accablé de la grandeur de ses projets, est plus lié dans l'ame du personnage qui parle, que dans ses paroles. Voici la succession de ses idées & comment un sentiment engendre l'autre [suit une paraphrase du soliloque]
Texte 3 :
Alexandre DUMAS, (1802-1870), Théâtre complet d'Alexandre Dumas, Michel Lévy frères, 1874-1883, Collection Michel Lévy, T. XXI (BNF – GALLICA) (1847)
SCENE III
POLONIUS et LE ROI, cachés ; OPHELIE, agenouillée au troisième plan ; HAMLET, entrant par une porte du deuxième.
HAMLET, sans voir Ophélie.
Etre ou n’être pas, voilà la question !
Que faut-il admirer ? la résignation,
Acceptant à genoux la fortune outrageuse,
Ou la force luttant sur la mer orageuse,
Et demandant le calme aux tempêtes ? – Mourir !
Dormir ! et rien de plus, et puis ne plus souffrir !
Fuir ces mille tourments pour lesquels il faut naître !
Mourir ! dormir ! – Dormir ! qui sait ? rêver peut-être !
- Peut-être !... ah ! tout est là ! Quels rêves peupleront
Le sommeil de la mort lorsque, sous notre front,
Ne s’agiteront plus la vie et la pensée ?
Doute affreux qui nous courbe à l’ornière tracée !
Eh ! qui supporterait tant de honte et de deuil !
L’injure des puissants, l’outrage de l’orgueil,
Les lenteurs de la loi, la profonde souffrance
Que creuse dans le cœur l’amour sans espérance,
La lutte du génie et du vulgaire épais ?...
Quand un fer aiguisé donne si bien la paix !
Qui ne rejetterait son lourd fardeau d’alarmes,
Et mouillerait encor de sueur et de larmes
L’âpre et rude chemin, si l’on ne craignait pas
Quelque chose dans l’ombre, au-delà du trépas ?
Ce pays inconnu, ce monde qu’on ignore,
D’où n’a pu revenir nul voyageur encore,
C’est là ce qui d’horreur glace la volonté !
Et, devant cette nuit, l’esprit épouvanté
Garde les maux réels sous lesquels il succombe
De préférence aux maux incertains de la tombe !
Puis, l’effrayant aspect troublant toutes les tâches,
Des plus déterminés le doute fait des lâches !
OPHELIE, à part.
Son rêve plane en haut, mon amour pleure en bas.
Aveuglé de clartés, il ne me verra pas !
HAMLET, apercevant Ophélie.
Ophélie ! ô jadis ma vie et ma lumière !
Parle de mes péchés, ange, dans ta prière !
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Texte 4 :
François-Victor HUGO (1828-1873), William SHAKESPEARE (1564-1616), Oeuvres complètes de W. Shakespeare, Pagnerre, 1865-1872,Paris, vol. I, second Hamlet (BNF – GALLICA)
Entre Hamlet.
HAMLET.
- Etre, ou ne pas être, c’est là la question. – Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir – la fronde et les flèches de la fortune outrageante, - ou bien à s’armer contre une mer de douleurs – et à l’arrêter par une révolte ? Mourir… dormir, - rien de plus ;… et de dire que par ce sommeil nous mettons fin – aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles – qui sont le legs de la chair : c’est là une terminaison – qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir… dormir, - dormir ! peut-être rêver ! Oui, là est l’embarras. – Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort, - quand nous sommes dépêtrés des tribulations de cette vie ? – Voilà qui doit nous arrêter. C’est cette réflexion-là – qui nous vaut la calamité d’une si longue existence. – Qui, en effet, voudrait supporter les flagellations et les dédains du monde, - l’injure de l’oppresseur, l’humiliation de la pauvreté, - les angoisses de l’amour méprisé, les lenteurs de la loi, - l’insolence du pouvoir et les rebuffades – que le mérite résigné reçoit de créatures indignes, - s’il pouvait en être quitte – avec un simple poinçon ? Qui voudrait porter ces fardeaux, - geindre et suer sous une vie accablante, - si la crainte de quelque chose après la mort, - de cette région inexplorée, d’où – nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, - et ne nous faisait supporter les maux que nous avons – par peur de nous lancer dans ceux que nous ne nous connaissons pas ? – Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches ; - ainsi les couleurs natives de la résolution – blémissent sous les pâles reflets de la pensée ; - ainsi les entreprises les plus énergiques et les plus importantes – se détournent de leur cours, à cette idée, - et perdent le nom d’action… Doucement, maintenant ! – Voici la belle Ophélia… Nymphe, dans tes oraisons – souviens-toi de tous mes péchés.
Texte 5 :
A. GIDE (1869-1951), William SHAKESPEARE, Œuvres Complètes, Gallimard, 1959, coll. Pléiade, Paris, T.III, pp651 (1938)
HAMLET. – Etre ou ne pas être: telle est la question. Y a-t-il pour l’âme plus de noblesse à endurer les coups et les revers d’une injurieuse fortune, ou à s’armer contre elle pour mettre frein à une marée de douleurs ? Mourir : dormir ; c’est tout. Calmer enfin, dit-on, dans le sommeil les affreux battements du cœur ; quelle conclusion des maux héréditaires serait plus dévotement souhaitée ? Mourir, dormir ; dormir…rêver peut-être. C’est là le hic ! Car, échappés des liens charnels, si, dans ce sommeil du trépas, il nous vient des songes…halte-là ! Cette considération prolonge la calamité de la vie. Car, sinon, qui supporterait du sort les soufflets et les avanies, les torts de l’oppresseur, les outrages de l’orgueilleux, les affres de l’amour dédaigné, les remises de la justice, l’insolence des gens officiels, les rebuffades que les méritants rencontrent auprès des indignes, alors qu’un petit coup de pointe viendrait à bout de tout cela ? Qui donc assumerait ces charges, accepterait de geindre et de suer sous le faix écrasant de la vie, s’il n’y avait cette crainte de quelque chose après la mort, mystérieuse contrée d’où nul voyageur ne revient ? Voici l’énigme qui nous engage à supporter les maux présents, plutôt que de nous en échapper vers ces autres dont nous ne connaissons rien. Et c’est ainsi que la conscience fait de chacun de nous un couard ; c’est ainsi que la verdeur première de nos résolutions s’étiole à l’ombre pâle de la pensée ; c’est ainsi que nos entreprises de grand essor et conséquence tournent leur courant de travers et se déroutent de l’action. Mais tout doux ! La belle Ophélie ! O Nymphe, intercédez pour mes péchés dans vos prières.
Texte 6 :
Yves BONNEFOY (1923-), William SHAKESPEARE, Hamlet, Mercure de France, 1988, St Amand (pp89-90) (1962)
HAMLET
Etre ou n’être pas. C’est la question.
Est-il plus noble pour une âme de souffrir
Les flèches et les coups d’une atroce fortune
Ou de prendre les armes contre une mer de troubles
Et de leur faire front et d’y mettre fin ? Mourir, dormir,
Rien de plus ; terminer, par du sommeil,
La souffrance du cœur et les mille blessures
Qui sont le lot de la chair : c’est bien le dénouement
Qu’on voudrait, et de quelle ardeur !... Mourir, dormir
- Dormir, rêver peut-être. Ah, c’est l’obstacle !
Car l’anxiété des rêves qui viendront
Dans ce sommeil des morts, quand nous aurons
Chassé de nous le tumulte de vivre,
C’est ce qui nous réfrène, c’est la pensée
Qui fait que le malheur a si longue vie.
Qui en effet supporterait le fouet du siècle,
L’exaction du tyran, l’outrage de l’orgueil,
L’angoisse dans l’amour bafoué, la loi qui tarde
Et la morgue des gens en place, et les vexations
Que le mérite doit souffrir des êtres vils,
Alors qu’il peut se donner son quitus
D’un simple coup de poignard ? Qui voudrait ces fardeaux,
Et gémir et suer à la longueur de vie,
Si la terreur de quelque chose après la mort,
Ce pays inconnu dont nul voyageur
N’a repassé la frontière, ne troublait
Notre dessein, nous faisant préférer
Les maux que nous avons à d’autres, obscurs ?
Ainsi la réflexion fait de nous des lâches,
Les natives couleurs de la décision
Passent, dans la pâleur de la pensée,
Et des projets d’une haute volée
Sur cette idée se brisent, ils y viennent perdre
Leur nom même d’action… Allons, du calme.
Voici la belle Ophélie… Nymphe, dans tes prières,
Souviens-toi de tous mes péchés.
Texte 7 :
J.M. DEPRATS, William SHAKESPEARE, La tragédie d’Hamlet prince de Danemark, Granit, 1986, de la Herse, (pp92-93)
HAMLET
Etre ou ne pas être, telle est la question :
Est-il plus noble pour l’esprit de souffrir
Les coups et les flèches d’une injurieuse fortune,
Ou de prendre les armes contre une mer de tourments,
Et, en les affrontant, y mettre fin ? Mourir… dormir,
Rien de plus ; et par un sommeil dire : nous mettons fin
Aux souffrances du cœur et aux mille chocs naturels
Dont hérite la chair : c’est une dissolution
Ardemment désirable. Mourir, dormir ;
Dormir, rêver peut-être… Ah, c’est là l’écueil :
Car dans ce sommeil de la mort les rêves qui peuvent surgir,
Une fois dépouillée cette enveloppe mortelle,
Arrêtent notre élan… c’est là la pensée
Qui donne au malheur une si longue vie.
Car qui voudrait supporter les fouets et la morgue du temps,
Les outrages de l’oppresseur, la superbe de l’orgueilleux,
Les affres de l’amour dédaigné, la lenteur de la loi,
L’insolence du pouvoir et les humiliations
Que le patient mérite endure des médiocres,
Quand il pourrait lui-même s’en rendre quitte
D’un coup de dague ? Qui voudrait porter ces fardeaux,
Grogner et suer sous une vie harassante,
Si la terreur de quelque chose après la mort,
Contrée inexplorée dont, la borne franchie,
Nul voyageur ne revient, ne déroutait la volonté
Et ne nous faisait supporter les maux que nous avons
Plutôt que fuir vers d’autres dont [nous] ne savons rien ?
Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches,
Et ainsi la couleur première de la résolution
S’étiole au pâle éclat de la pensée,
Et les entreprises de grand essor et conséquence
Se détournent de leurs cours
Et perdent le nom d’action. Mais silence,
La belle Ophélie ! Nymphe, dans tes prières,
Souviens-toi de tous mes péchés.
Texte 8 :
J. MALAPLATE (1923- ), William SHAKESPEARE, Hamlet, José Corti, 1991, Paris, (pp 119 - 121)
Entre Hamlet.
Hamlet. Etre, ou bien n’être pas : c’est le problème.
Est-il plus noble en esprit de souffrir
Les flèches et les frondes d’un destin
Qui nous outrage, ou de prendre les armes
Contre la mer immense des malheurs
Pour en finir d’un coup, en combattant ?
Mourir ? Dormir, rien de plus. Et penser
Que ce sommeil termine les misères
De notre cœur et les mille tourments
Auxquels la chair est sujette. Ah ! ce but
Qu’il nous faudrait l’aimer ! Mourir, dormir,
Dormir, rêver peut-être. Oui, c’est l’obstacle.
Si ce sommeil de mort avait ses rêves,
Le poids du corps une fois rejeté !
C’est ce qui nous arrête ; c’est la crainte
Qui fait souffrir une trop longue vie.
Quoi ! supporter revers de la fortune,
Peines d’amour, injustice des lois,
Les gens en place insolents, le mépris
Que le mérite endure des indignes,
Quand on pourrait soi-même en être quitte
Avec un poignard nu ! Si l’on supporte
De geindre et de suer tout une vie,
C’est peur de quelque chose après la mort,
C’est le pays inconnu dont jamais
Nul voyageur ne revient qui nous trouble
La volonté, lui qui nous fait subir
Des maux connus plutôt que de voler
Chercher ailleurs ce que nous ignorons.
La conscience ainsi nous rend tous lâches ;
La résolution au teint rose
Pâlit sous le regard de la pensée
Et tout l’élan des grandes entreprises
Sous ce regard se détourne et se fige
Et perd le nom d’action. Mais silence !
C’est Ophélie ! Nymphe, dans tes prières
Rappelle-toi tous mes péchés !
François-Victor HUGO (1828-1873), William SHAKESPEARE (1564-1616), Oeuvres complètes de W. Shakespeare, Pagnerre, 1865-1872,Paris, vol. I, second Hamlet (BNF – GALLICA)
Entre Hamlet.
HAMLET.
- Etre, ou ne pas être, c’est là la question. – Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir – la fronde et les flèches de la fortune outrageante, - ou bien à s’armer contre une mer de douleurs – et à l’arrêter par une révolte ? Mourir… dormir, - rien de plus ;… et de dire que par ce sommeil nous mettons fin – aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles – qui sont le legs de la chair : c’est là une terminaison – qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir… dormir, - dormir ! peut-être rêver ! Oui, là est l’embarras. – Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort, - quand nous sommes dépêtrés des tribulations de cette vie ? – Voilà qui doit nous arrêter. C’est cette réflexion-là – qui nous vaut la calamité d’une si longue existence. – Qui, en effet, voudrait supporter les flagellations et les dédains du monde, - l’injure de l’oppresseur, l’humiliation de la pauvreté, - les angoisses de l’amour méprisé, les lenteurs de la loi, - l’insolence du pouvoir et les rebuffades – que le mérite résigné reçoit de créatures indignes, - s’il pouvait en être quitte – avec un simple poinçon ? Qui voudrait porter ces fardeaux, - geindre et suer sous une vie accablante, - si la crainte de quelque chose après la mort, - de cette région inexplorée, d’où – nul voyageur ne revient, ne troublait la volonté, - et ne nous faisait supporter les maux que nous avons – par peur de nous lancer dans ceux que nous ne nous connaissons pas ? – Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches ; - ainsi les couleurs natives de la résolution – blémissent sous les pâles reflets de la pensée ; - ainsi les entreprises les plus énergiques et les plus importantes – se détournent de leur cours, à cette idée, - et perdent le nom d’action… Doucement, maintenant ! – Voici la belle Ophélia… Nymphe, dans tes oraisons – souviens-toi de tous mes péchés.
Texte 5 :
A. GIDE (1869-1951), William SHAKESPEARE, Œuvres Complètes, Gallimard, 1959, coll. Pléiade, Paris, T.III, pp651 (1938)
HAMLET. – Etre ou ne pas être: telle est la question. Y a-t-il pour l’âme plus de noblesse à endurer les coups et les revers d’une injurieuse fortune, ou à s’armer contre elle pour mettre frein à une marée de douleurs ? Mourir : dormir ; c’est tout. Calmer enfin, dit-on, dans le sommeil les affreux battements du cœur ; quelle conclusion des maux héréditaires serait plus dévotement souhaitée ? Mourir, dormir ; dormir…rêver peut-être. C’est là le hic ! Car, échappés des liens charnels, si, dans ce sommeil du trépas, il nous vient des songes…halte-là ! Cette considération prolonge la calamité de la vie. Car, sinon, qui supporterait du sort les soufflets et les avanies, les torts de l’oppresseur, les outrages de l’orgueilleux, les affres de l’amour dédaigné, les remises de la justice, l’insolence des gens officiels, les rebuffades que les méritants rencontrent auprès des indignes, alors qu’un petit coup de pointe viendrait à bout de tout cela ? Qui donc assumerait ces charges, accepterait de geindre et de suer sous le faix écrasant de la vie, s’il n’y avait cette crainte de quelque chose après la mort, mystérieuse contrée d’où nul voyageur ne revient ? Voici l’énigme qui nous engage à supporter les maux présents, plutôt que de nous en échapper vers ces autres dont nous ne connaissons rien. Et c’est ainsi que la conscience fait de chacun de nous un couard ; c’est ainsi que la verdeur première de nos résolutions s’étiole à l’ombre pâle de la pensée ; c’est ainsi que nos entreprises de grand essor et conséquence tournent leur courant de travers et se déroutent de l’action. Mais tout doux ! La belle Ophélie ! O Nymphe, intercédez pour mes péchés dans vos prières.
Texte 6 :
Yves BONNEFOY (1923-), William SHAKESPEARE, Hamlet, Mercure de France, 1988, St Amand (pp89-90) (1962)
HAMLET
Etre ou n’être pas. C’est la question.
Est-il plus noble pour une âme de souffrir
Les flèches et les coups d’une atroce fortune
Ou de prendre les armes contre une mer de troubles
Et de leur faire front et d’y mettre fin ? Mourir, dormir,
Rien de plus ; terminer, par du sommeil,
La souffrance du cœur et les mille blessures
Qui sont le lot de la chair : c’est bien le dénouement
Qu’on voudrait, et de quelle ardeur !... Mourir, dormir
- Dormir, rêver peut-être. Ah, c’est l’obstacle !
Car l’anxiété des rêves qui viendront
Dans ce sommeil des morts, quand nous aurons
Chassé de nous le tumulte de vivre,
C’est ce qui nous réfrène, c’est la pensée
Qui fait que le malheur a si longue vie.
Qui en effet supporterait le fouet du siècle,
L’exaction du tyran, l’outrage de l’orgueil,
L’angoisse dans l’amour bafoué, la loi qui tarde
Et la morgue des gens en place, et les vexations
Que le mérite doit souffrir des êtres vils,
Alors qu’il peut se donner son quitus
D’un simple coup de poignard ? Qui voudrait ces fardeaux,
Et gémir et suer à la longueur de vie,
Si la terreur de quelque chose après la mort,
Ce pays inconnu dont nul voyageur
N’a repassé la frontière, ne troublait
Notre dessein, nous faisant préférer
Les maux que nous avons à d’autres, obscurs ?
Ainsi la réflexion fait de nous des lâches,
Les natives couleurs de la décision
Passent, dans la pâleur de la pensée,
Et des projets d’une haute volée
Sur cette idée se brisent, ils y viennent perdre
Leur nom même d’action… Allons, du calme.
Voici la belle Ophélie… Nymphe, dans tes prières,
Souviens-toi de tous mes péchés.
Texte 7 :
J.M. DEPRATS, William SHAKESPEARE, La tragédie d’Hamlet prince de Danemark, Granit, 1986, de la Herse, (pp92-93)
HAMLET
Etre ou ne pas être, telle est la question :
Est-il plus noble pour l’esprit de souffrir
Les coups et les flèches d’une injurieuse fortune,
Ou de prendre les armes contre une mer de tourments,
Et, en les affrontant, y mettre fin ? Mourir… dormir,
Rien de plus ; et par un sommeil dire : nous mettons fin
Aux souffrances du cœur et aux mille chocs naturels
Dont hérite la chair : c’est une dissolution
Ardemment désirable. Mourir, dormir ;
Dormir, rêver peut-être… Ah, c’est là l’écueil :
Car dans ce sommeil de la mort les rêves qui peuvent surgir,
Une fois dépouillée cette enveloppe mortelle,
Arrêtent notre élan… c’est là la pensée
Qui donne au malheur une si longue vie.
Car qui voudrait supporter les fouets et la morgue du temps,
Les outrages de l’oppresseur, la superbe de l’orgueilleux,
Les affres de l’amour dédaigné, la lenteur de la loi,
L’insolence du pouvoir et les humiliations
Que le patient mérite endure des médiocres,
Quand il pourrait lui-même s’en rendre quitte
D’un coup de dague ? Qui voudrait porter ces fardeaux,
Grogner et suer sous une vie harassante,
Si la terreur de quelque chose après la mort,
Contrée inexplorée dont, la borne franchie,
Nul voyageur ne revient, ne déroutait la volonté
Et ne nous faisait supporter les maux que nous avons
Plutôt que fuir vers d’autres dont [nous] ne savons rien ?
Ainsi la conscience fait de nous tous des lâches,
Et ainsi la couleur première de la résolution
S’étiole au pâle éclat de la pensée,
Et les entreprises de grand essor et conséquence
Se détournent de leurs cours
Et perdent le nom d’action. Mais silence,
La belle Ophélie ! Nymphe, dans tes prières,
Souviens-toi de tous mes péchés.
Texte 8 :
J. MALAPLATE (1923- ), William SHAKESPEARE, Hamlet, José Corti, 1991, Paris, (pp 119 - 121)
Entre Hamlet.
Hamlet. Etre, ou bien n’être pas : c’est le problème.
Est-il plus noble en esprit de souffrir
Les flèches et les frondes d’un destin
Qui nous outrage, ou de prendre les armes
Contre la mer immense des malheurs
Pour en finir d’un coup, en combattant ?
Mourir ? Dormir, rien de plus. Et penser
Que ce sommeil termine les misères
De notre cœur et les mille tourments
Auxquels la chair est sujette. Ah ! ce but
Qu’il nous faudrait l’aimer ! Mourir, dormir,
Dormir, rêver peut-être. Oui, c’est l’obstacle.
Si ce sommeil de mort avait ses rêves,
Le poids du corps une fois rejeté !
C’est ce qui nous arrête ; c’est la crainte
Qui fait souffrir une trop longue vie.
Quoi ! supporter revers de la fortune,
Peines d’amour, injustice des lois,
Les gens en place insolents, le mépris
Que le mérite endure des indignes,
Quand on pourrait soi-même en être quitte
Avec un poignard nu ! Si l’on supporte
De geindre et de suer tout une vie,
C’est peur de quelque chose après la mort,
C’est le pays inconnu dont jamais
Nul voyageur ne revient qui nous trouble
La volonté, lui qui nous fait subir
Des maux connus plutôt que de voler
Chercher ailleurs ce que nous ignorons.
La conscience ainsi nous rend tous lâches ;
La résolution au teint rose
Pâlit sous le regard de la pensée
Et tout l’élan des grandes entreprises
Sous ce regard se détourne et se fige
Et perd le nom d’action. Mais silence !
C’est Ophélie ! Nymphe, dans tes prières
Rappelle-toi tous mes péchés !
chloé- Messages : 30
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Re: exposé:étude en diachronie de traductions du monologue d'Ham
CONTEXTE HISTORIQUE ET HORIZONS DE TRADUCTION
XVII
• belles infidèles / guerre anciens / modernes.
• langues anciennes plus valorisées que langues modernes
• suprématie de la langue française
XVIII
• dvt des échanges en Europe
• influence de l’anglais sur le français
• début de l’anglomanie
• découverte de Shakespeare grâce à Voltaire, La Place, Ducis, Le Tourneur.
• Carcan des règles de théâtre, volonté de redonner une impulsion au théâtre, Shakespeare en donne l’occasion.
Horizon de traduction :
• Voltaire : volonté de faire découvrir les joyaux shakespeariens, adaptation, attache au sens et non à la forme, carcan de l’alexandrin et des rimes, ne doit pas choqué les lecteurs de l’époque, respect des bienséances, aboutir à un beau texte français, comme si l’auteur l’avait écrit lui-même en français.
« Faites grâce à la copie en faveur de l’original ; et souvenez-vous toujours, quand vous voyez une traduction, que vous ne voyez qu’une faible estampe d’un beau tableau. »
« Ne croyez pas que j'aie rendu ici l'anglais mot pour mot ; malheur aux faiseurs de traductions littérales, qui en traduisant chaque parole énervent le sens ! C'est bien là qu'on peut dire que la lettre tue, et que l'esprit vivifie. »
• Le Tourneur : Volonté de faire découvrir Shakespeare réellement, s’attache à la bonne compréhension du texte plus qu’au style. Il veut transmettre les idées de Shakespeare
XIX
• « internationalisation » des échanges, grand besoin de traducteur.
• Accès plus facile aux langues étrangères
• Période post-révolutionnaire
• Vulgarisation du savoir
• Dvt des journaux, accès plus facile à l’information
Horizon de traduction :
• Dumas : période encore ou les bonnes mœurs et les bienséances doivent être respectées mais moins qu’au siècle précédent. Shakespeare est connu et la menace que représentait Voltaire a disparu. Toujours carcan des règles théâtrales et poétiques (alexandrin et rimes), soucis de mise en scène commence.
• F.V. Hugo :
Préface de V. Hugo : « Traduire un poète étranger, c’est accroître la poésie nationale ; cet accroissement déplaît à ceux auxquels il profite. C’est du moins le commencement ; le premier mouvement est la révolte. Une langue dans laquelle on transvase un autre idiome fait ce qu’elle peut pour refuser. Elle sera fortifiée plus tard, en attendant elle s’indigne. (…) Ces locutions insolites, ces tours inattendus, cette irruption sauvage de figures inconnues, tout cela, c’est de l’invasion. (…) La question du dix-huitième fut celle-ci : faut-il traduire Shakespeare ? (…) Le danger de traduire Shakespeare a disparut aujourd’hui. (…) Traduire Shakespeare, le traduire réellement, le traduire avec confiance, le traduire en s’abandonnant à lui, le traduire avec la simplicité honnête et fière de l’enthousiasme, ne rien éluder, ne rien omettre, ne rien amortir, ne rien cacher, ne pas lui mettre de voile là où il est nu, ne pas lui mettre e masque la où il est sincère, ne pas lui prendre sa peau pour mentir dessous, le traduire sans recourir à la périphrase, cette restriction mentale, le traduire sans complaisance puriste pour la France ou puritaine pour l’Angleterre, dire la vérité, toute la vérité, rie que la vérité, le traduire comme on témoigne, ne point le trahir, l’introduire à Paris de plain-pied, ne pas prendre de précautions insolentes pour ce génie, proposer à la moyenne des intelligences, qui a la prétention de s’appeler le goût, l’acceptation de ce géant, le voilà ! en voulez-vous ? ne pas crier gare, ne pas être honteux du grand homme, l’avouer, l’afficher, le proclamer, le promulgue, être sa chair et ses os, prendre son empreinte, mouler sa forme, penser sa pensée, parler sa parole, répercuter Shakespeare de l’anglais en français,quelle entreprise ! (…) Shakespeare échappe au traducteur par le style, il échappe aussi pas la langue. »
→ Il prône la connaissance globale de l’œuvre et des œuvres qui l’ont influencée pour pouvoir traduire correctement.
XVII
• belles infidèles / guerre anciens / modernes.
• langues anciennes plus valorisées que langues modernes
• suprématie de la langue française
XVIII
• dvt des échanges en Europe
• influence de l’anglais sur le français
• début de l’anglomanie
• découverte de Shakespeare grâce à Voltaire, La Place, Ducis, Le Tourneur.
• Carcan des règles de théâtre, volonté de redonner une impulsion au théâtre, Shakespeare en donne l’occasion.
Horizon de traduction :
• Voltaire : volonté de faire découvrir les joyaux shakespeariens, adaptation, attache au sens et non à la forme, carcan de l’alexandrin et des rimes, ne doit pas choqué les lecteurs de l’époque, respect des bienséances, aboutir à un beau texte français, comme si l’auteur l’avait écrit lui-même en français.
« Faites grâce à la copie en faveur de l’original ; et souvenez-vous toujours, quand vous voyez une traduction, que vous ne voyez qu’une faible estampe d’un beau tableau. »
« Ne croyez pas que j'aie rendu ici l'anglais mot pour mot ; malheur aux faiseurs de traductions littérales, qui en traduisant chaque parole énervent le sens ! C'est bien là qu'on peut dire que la lettre tue, et que l'esprit vivifie. »
• Le Tourneur : Volonté de faire découvrir Shakespeare réellement, s’attache à la bonne compréhension du texte plus qu’au style. Il veut transmettre les idées de Shakespeare
XIX
• « internationalisation » des échanges, grand besoin de traducteur.
• Accès plus facile aux langues étrangères
• Période post-révolutionnaire
• Vulgarisation du savoir
• Dvt des journaux, accès plus facile à l’information
Horizon de traduction :
• Dumas : période encore ou les bonnes mœurs et les bienséances doivent être respectées mais moins qu’au siècle précédent. Shakespeare est connu et la menace que représentait Voltaire a disparu. Toujours carcan des règles théâtrales et poétiques (alexandrin et rimes), soucis de mise en scène commence.
• F.V. Hugo :
Préface de V. Hugo : « Traduire un poète étranger, c’est accroître la poésie nationale ; cet accroissement déplaît à ceux auxquels il profite. C’est du moins le commencement ; le premier mouvement est la révolte. Une langue dans laquelle on transvase un autre idiome fait ce qu’elle peut pour refuser. Elle sera fortifiée plus tard, en attendant elle s’indigne. (…) Ces locutions insolites, ces tours inattendus, cette irruption sauvage de figures inconnues, tout cela, c’est de l’invasion. (…) La question du dix-huitième fut celle-ci : faut-il traduire Shakespeare ? (…) Le danger de traduire Shakespeare a disparut aujourd’hui. (…) Traduire Shakespeare, le traduire réellement, le traduire avec confiance, le traduire en s’abandonnant à lui, le traduire avec la simplicité honnête et fière de l’enthousiasme, ne rien éluder, ne rien omettre, ne rien amortir, ne rien cacher, ne pas lui mettre de voile là où il est nu, ne pas lui mettre e masque la où il est sincère, ne pas lui prendre sa peau pour mentir dessous, le traduire sans recourir à la périphrase, cette restriction mentale, le traduire sans complaisance puriste pour la France ou puritaine pour l’Angleterre, dire la vérité, toute la vérité, rie que la vérité, le traduire comme on témoigne, ne point le trahir, l’introduire à Paris de plain-pied, ne pas prendre de précautions insolentes pour ce génie, proposer à la moyenne des intelligences, qui a la prétention de s’appeler le goût, l’acceptation de ce géant, le voilà ! en voulez-vous ? ne pas crier gare, ne pas être honteux du grand homme, l’avouer, l’afficher, le proclamer, le promulgue, être sa chair et ses os, prendre son empreinte, mouler sa forme, penser sa pensée, parler sa parole, répercuter Shakespeare de l’anglais en français,quelle entreprise ! (…) Shakespeare échappe au traducteur par le style, il échappe aussi pas la langue. »
→ Il prône la connaissance globale de l’œuvre et des œuvres qui l’ont influencée pour pouvoir traduire correctement.
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Re: exposé:étude en diachronie de traductions du monologue d'Ham
XX
• 1919 : Conférence de la Paix : langue anglaise est déclarée l’égal de la langue française dans les relations internationales
• Recherche de traductions automatiques
• Conscience d’une histoire de la traduction
• Bilinguisme se dvt
• Dvt de la linguistique qui apporte de nouveaux éléments sur les langues
• Dvt aussi de l’analyse littéraire qui permet d’adopter un autre point de vue qui peut être utile pour la traduction.
Horizon de traduction :
• Gide : ne croit pas en la traduction idéale, cherche à faire cohabiter le sens et la forme (les métaphores). Conscient de l’importance de l’oralité du texte.
« s’il n’est pas d’auteurs qui mérite plus d’être traduit que Shakespeare, il n’en est pas sans doute qui reste plus difficile à traduire, ni qu’une traduction risque plus de défigurer »
« Il [le traducteur] ne voudrait rien sacrifier de tant de richesse, et se trouve entraîné à développer en une phrase la métaphore qui, dans le texte anglais, tient en un mot. Tout ce qui se lovait d’élan poétique dans ce resserrement extrême n’est plus dès lors qu’un ressort détendu. La traduction devient explicative. »
« Ce n’est qu’au contact d’une langue étrangère que l’on se rend compte des déficiences de la sienne propre. »
« Il ne parvient pas à rester fidèle, à la fois au génie de sa langue propre et à celui de Shakespeare, que par de continuelles petites ruses et menues tricheries. »
« de nombreux passages de Shakespeare restent à peu près incompréhensibles ou présentent deux, trois ou quatre possibilités d’interprétations (…) Alors le problème se pose pour le traducteur : doit-il choisir, entre ces sens divers, opter en faveur de celui qui lui paraît le plus raisonnable ? ou le plus poétique ? ou le plus évocateur ? ou chercher à maintenir, dans sa traduction, une ambiguïté, ou même : une incompréhensibilité dont le lecteur le fera sûrement responsable ? »
« En général, et ceci n’est point particulier à Shakespeare, le problème se pose : les fautes et défauts, défaillance, illogismes, négligences d’un auteur doivent-ils être « respectés », ou palliés, par le traducteur ? Cette tentative d’amélioration pourra paraître, dans certains cas, bien téméraire, et, de quelque manière qu’il s’y prenne, c’est au traducteur que l’on reprochera les fautes mêmes de son auteur. »
« François-Victor Hugo, le premier, se montre extraordinairement soucieux de fidélité ; et si parfois son désir de ne rien laisser perdre du foisonnement des images l’entraîne à de fâcheux allongements de phrase, si, pour sauver l’exactitude, il sacrifie parfois le mouvement, rythme et poésie, du moins sa traduction permet-elle de pénétrer au plus épais du taillis ; elle développe le détail des phrases et nous permet une compréhension minutieuse du texte anglais. »
« Si Shakespeare est quelque peu trahi, inévitablement, par chacune d’elles, du moins ne le sera-t-il pas toujours de la même façon. Chacune de ces versions aura ses vertus particulières ; c’est de leur faisceau seulement que pourra se recomposer le prisme du génie diapré de Shakespeare. »
• Bonnefoy : S’attache à la traduction en vers de Shakespeare. Déclare que Shakespeare perd son sens si on ne le traduit pas en vers. Veut rendre la forme, la musicalité de la poésie de Shakespeare. Vante le vers libre comme le seul capable de transmettre la pensée et l’intention de Shakespeare mais aussi toute l’intensité de l’être des personnages.
« Prendre le parti de « développer », cependant, ce sera vite s’accoutumer à tout résoudre par l’abondance, au prix d’une rupture de la tension poétique. »
« Le pentamètre d’Hamlet n’est nullement un fait secondaire et oubliable. Et c’est parce qu’il détient et semblable en cela au décasyllabe ou à l’alexandrin en français, un pouvoir d’écoute métaphysique bien plus spécifique et précis qu’on ne le conçoit d’ordinaire. »
« Il faut sauver le vers quand on veut traduire Shakespeare, ou tout autre poète, sinon on perd l’essentiel de ce qu’ils ont tenter d’accomplir. »
« La traduction que je dirais littéraire, cette prose subtile, ornée, qui entretient l’illusion qu’elle a préservé la spécificité poétique, est évidemment dangereuse. »
« J’avoue que devant la meilleure des traductions en vers réguliers, j’éprouve une impression d’artifice que l’ingéniosité du traducteur ne fait qu’aggraver. »
Y. BONNEFOY, Théâtre et poésie : Shakespeare et Yeats, Mercure de France, 1998, Paris, « Transposer ou traduire Hamlet », (pp187-193).
• Déprats : Donne beaucoup d’importance à la mise en scène : un texte de théâtre est écrit pour être joué. Prône le retour à une certaine littérarité qui serait capable de toucher la profondeur du texte avec la même concision.
« Il existe aussi des traductions à la fois littéraires et théâtrales : ainsi la traduction d’ Hamlet par André Gide déploie à la fois une littérarité baroquisante, voire maniériste, et une théâtralité parfois même très rhétorique. »
« Une traduction qui n’est pas jouable comprend mal la nature du texte shakespearien et sa destination. Elle peut être exacte, inventive, écrite dans une belle langue, si elle ne permet pas la pratique théâtrale, elle reste essentiellement infidèle. »
« André Gide reprochait au texte français des traductions qu’il avait consultées alors qu’il préparait celle d’Hamlet d’être « ininterprétable, irrespirable, cacophonique, privé de rythme, d’élan, de vie, parfois incompréhensible sans une attention soutenue que n’a pas au théâtre le temps de prêter le spectateur. »
« Le traduire pour la scène invite à écrire une langue orale et gestuelle, musclée et vive, susceptible d’offrir au comédien un instrument de jeu vigoureux et précis. »
« Traduire Shakespeare en français, c’est moins manipuler des formes existantes et des tournures usuelles que de tenter de faire naître des formes nouvelles. Au profit de la langue traduite plus qu’au service de la langue traductrice. La longue histoire de la traduction shakespearienne se résume peut-être à cette série d’avancées, de coups de boutoir donnés à la logique cartésienne et à ses avatars. Depuis l’époque classique, l’évolution de notre langue permet d’accorder droit de cité à des formes qui n’étaient pas organiques et qui le deviennent. Dans cette évolution de la langue, la traduction a sans doute un rôle positif à jouer. (…) Je crois pour ma part, que l’on peut réhabiliter un certain usage de la littérarité. (…) Dans la condamnation habituelle de la littérarité, on récuse le rêve d’une mise à plat du texte où s’évanouiraient son sens et son mystère. »
J.M. DEPRATS, « le geste et la voix », Langues Modernes, n°3 : le théâtre, 1997, Paris.
• Malaplate : Prône également l’usage du vers comme seul moyen de traduire Shakespeare. Question de l’archaïsme. Traduction est un compromis.
« Le dix-huitième siècle cherchait surtout à adapter l’original au goût français, alors considéré comme le goût tout court, et tout ce qui paraissait violence excessive, crudité, vulgarité, devait être retranché ou atténué autant que possible. Le dix-neuvième siècle, avec plus de hardiesse, conservait une part de cette pudeur. Le vingtième, moins scrupuleux mais plus esthète, s‘est souvent efforcé de tirer le texte vers une modernité parfois plus alambiquée encore que l’euphuisme élisabéthain. Enfin et surtout, peu de traducteurs, dans leur désir de fidélité la plus absolue, ont voulu se souvenir que notre pièce était écrite pour la plus grande partie en vers et qu’une version en prose aboutissait, comme toujours en matière de poésie et même de théâtre versifié, à un texte d’autant plus indigeste qu’il s’attachait à suivre de plus près la lettre de l’original. »
« La fidélité telle que je la conçois implique non seulement le respect du sens général, mais la conformité aussi étroite que possible des expressions elles-mêmes entre français et anglais, selon le génie de chaque idiome. »
« Dans quelle mesure le traducteur doit-il essayer de retrouver la langue de la Renaissance, les effets de style shakespeariens ? Je pense qu’il faut ici se contenter d’un juste milieu entre une modernité excessive et un archaïsme artificiel que devrait expliquer des notes et qui serait vite insupportable. Hamlet doit, me semble-t-il, conserver une large part de son caractère d’époque sans en devenir poussiéreux, doit être à la fois daté et vivant. »
« Ses textes, s’ils se prêtent à la lecture passive, sont conçus avant tout pour être dits sur une scène. »
« Une traduction est toujours ainsi un compromis. »
• 1919 : Conférence de la Paix : langue anglaise est déclarée l’égal de la langue française dans les relations internationales
• Recherche de traductions automatiques
• Conscience d’une histoire de la traduction
• Bilinguisme se dvt
• Dvt de la linguistique qui apporte de nouveaux éléments sur les langues
• Dvt aussi de l’analyse littéraire qui permet d’adopter un autre point de vue qui peut être utile pour la traduction.
Horizon de traduction :
• Gide : ne croit pas en la traduction idéale, cherche à faire cohabiter le sens et la forme (les métaphores). Conscient de l’importance de l’oralité du texte.
« s’il n’est pas d’auteurs qui mérite plus d’être traduit que Shakespeare, il n’en est pas sans doute qui reste plus difficile à traduire, ni qu’une traduction risque plus de défigurer »
« Il [le traducteur] ne voudrait rien sacrifier de tant de richesse, et se trouve entraîné à développer en une phrase la métaphore qui, dans le texte anglais, tient en un mot. Tout ce qui se lovait d’élan poétique dans ce resserrement extrême n’est plus dès lors qu’un ressort détendu. La traduction devient explicative. »
« Ce n’est qu’au contact d’une langue étrangère que l’on se rend compte des déficiences de la sienne propre. »
« Il ne parvient pas à rester fidèle, à la fois au génie de sa langue propre et à celui de Shakespeare, que par de continuelles petites ruses et menues tricheries. »
« de nombreux passages de Shakespeare restent à peu près incompréhensibles ou présentent deux, trois ou quatre possibilités d’interprétations (…) Alors le problème se pose pour le traducteur : doit-il choisir, entre ces sens divers, opter en faveur de celui qui lui paraît le plus raisonnable ? ou le plus poétique ? ou le plus évocateur ? ou chercher à maintenir, dans sa traduction, une ambiguïté, ou même : une incompréhensibilité dont le lecteur le fera sûrement responsable ? »
« En général, et ceci n’est point particulier à Shakespeare, le problème se pose : les fautes et défauts, défaillance, illogismes, négligences d’un auteur doivent-ils être « respectés », ou palliés, par le traducteur ? Cette tentative d’amélioration pourra paraître, dans certains cas, bien téméraire, et, de quelque manière qu’il s’y prenne, c’est au traducteur que l’on reprochera les fautes mêmes de son auteur. »
« François-Victor Hugo, le premier, se montre extraordinairement soucieux de fidélité ; et si parfois son désir de ne rien laisser perdre du foisonnement des images l’entraîne à de fâcheux allongements de phrase, si, pour sauver l’exactitude, il sacrifie parfois le mouvement, rythme et poésie, du moins sa traduction permet-elle de pénétrer au plus épais du taillis ; elle développe le détail des phrases et nous permet une compréhension minutieuse du texte anglais. »
« Si Shakespeare est quelque peu trahi, inévitablement, par chacune d’elles, du moins ne le sera-t-il pas toujours de la même façon. Chacune de ces versions aura ses vertus particulières ; c’est de leur faisceau seulement que pourra se recomposer le prisme du génie diapré de Shakespeare. »
• Bonnefoy : S’attache à la traduction en vers de Shakespeare. Déclare que Shakespeare perd son sens si on ne le traduit pas en vers. Veut rendre la forme, la musicalité de la poésie de Shakespeare. Vante le vers libre comme le seul capable de transmettre la pensée et l’intention de Shakespeare mais aussi toute l’intensité de l’être des personnages.
« Prendre le parti de « développer », cependant, ce sera vite s’accoutumer à tout résoudre par l’abondance, au prix d’une rupture de la tension poétique. »
« Le pentamètre d’Hamlet n’est nullement un fait secondaire et oubliable. Et c’est parce qu’il détient et semblable en cela au décasyllabe ou à l’alexandrin en français, un pouvoir d’écoute métaphysique bien plus spécifique et précis qu’on ne le conçoit d’ordinaire. »
« Il faut sauver le vers quand on veut traduire Shakespeare, ou tout autre poète, sinon on perd l’essentiel de ce qu’ils ont tenter d’accomplir. »
« La traduction que je dirais littéraire, cette prose subtile, ornée, qui entretient l’illusion qu’elle a préservé la spécificité poétique, est évidemment dangereuse. »
« J’avoue que devant la meilleure des traductions en vers réguliers, j’éprouve une impression d’artifice que l’ingéniosité du traducteur ne fait qu’aggraver. »
Y. BONNEFOY, Théâtre et poésie : Shakespeare et Yeats, Mercure de France, 1998, Paris, « Transposer ou traduire Hamlet », (pp187-193).
• Déprats : Donne beaucoup d’importance à la mise en scène : un texte de théâtre est écrit pour être joué. Prône le retour à une certaine littérarité qui serait capable de toucher la profondeur du texte avec la même concision.
« Il existe aussi des traductions à la fois littéraires et théâtrales : ainsi la traduction d’ Hamlet par André Gide déploie à la fois une littérarité baroquisante, voire maniériste, et une théâtralité parfois même très rhétorique. »
« Une traduction qui n’est pas jouable comprend mal la nature du texte shakespearien et sa destination. Elle peut être exacte, inventive, écrite dans une belle langue, si elle ne permet pas la pratique théâtrale, elle reste essentiellement infidèle. »
« André Gide reprochait au texte français des traductions qu’il avait consultées alors qu’il préparait celle d’Hamlet d’être « ininterprétable, irrespirable, cacophonique, privé de rythme, d’élan, de vie, parfois incompréhensible sans une attention soutenue que n’a pas au théâtre le temps de prêter le spectateur. »
« Le traduire pour la scène invite à écrire une langue orale et gestuelle, musclée et vive, susceptible d’offrir au comédien un instrument de jeu vigoureux et précis. »
« Traduire Shakespeare en français, c’est moins manipuler des formes existantes et des tournures usuelles que de tenter de faire naître des formes nouvelles. Au profit de la langue traduite plus qu’au service de la langue traductrice. La longue histoire de la traduction shakespearienne se résume peut-être à cette série d’avancées, de coups de boutoir donnés à la logique cartésienne et à ses avatars. Depuis l’époque classique, l’évolution de notre langue permet d’accorder droit de cité à des formes qui n’étaient pas organiques et qui le deviennent. Dans cette évolution de la langue, la traduction a sans doute un rôle positif à jouer. (…) Je crois pour ma part, que l’on peut réhabiliter un certain usage de la littérarité. (…) Dans la condamnation habituelle de la littérarité, on récuse le rêve d’une mise à plat du texte où s’évanouiraient son sens et son mystère. »
J.M. DEPRATS, « le geste et la voix », Langues Modernes, n°3 : le théâtre, 1997, Paris.
• Malaplate : Prône également l’usage du vers comme seul moyen de traduire Shakespeare. Question de l’archaïsme. Traduction est un compromis.
« Le dix-huitième siècle cherchait surtout à adapter l’original au goût français, alors considéré comme le goût tout court, et tout ce qui paraissait violence excessive, crudité, vulgarité, devait être retranché ou atténué autant que possible. Le dix-neuvième siècle, avec plus de hardiesse, conservait une part de cette pudeur. Le vingtième, moins scrupuleux mais plus esthète, s‘est souvent efforcé de tirer le texte vers une modernité parfois plus alambiquée encore que l’euphuisme élisabéthain. Enfin et surtout, peu de traducteurs, dans leur désir de fidélité la plus absolue, ont voulu se souvenir que notre pièce était écrite pour la plus grande partie en vers et qu’une version en prose aboutissait, comme toujours en matière de poésie et même de théâtre versifié, à un texte d’autant plus indigeste qu’il s’attachait à suivre de plus près la lettre de l’original. »
« La fidélité telle que je la conçois implique non seulement le respect du sens général, mais la conformité aussi étroite que possible des expressions elles-mêmes entre français et anglais, selon le génie de chaque idiome. »
« Dans quelle mesure le traducteur doit-il essayer de retrouver la langue de la Renaissance, les effets de style shakespeariens ? Je pense qu’il faut ici se contenter d’un juste milieu entre une modernité excessive et un archaïsme artificiel que devrait expliquer des notes et qui serait vite insupportable. Hamlet doit, me semble-t-il, conserver une large part de son caractère d’époque sans en devenir poussiéreux, doit être à la fois daté et vivant. »
« Ses textes, s’ils se prêtent à la lecture passive, sont conçus avant tout pour être dits sur une scène. »
« Une traduction est toujours ainsi un compromis. »
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Re: exposé:étude en diachronie de traductions du monologue d'Ham
INFORMATIONS BIOGRAPHIES SUR LES TRADUCTEURS
VOLTAIRE (1694-1778) :
- philosophe des lumières.
- Dramaturge
- Lettres anglaises après un séjour en Angleterre
Pierre LE TOURNEUR (1736-1788) :
- -traducteur
- Ne parlait pas bien anglais et n’a probablement jamais été en Angleterre mais comprenait très bien l’anglais écrit
- 1ère traduction intégrale de l’œuvre de Shakespeare
- Beaucoup critiqué par Voltaire, mais en réalité sa trad. Est assez fidèle
Alexandre DUMAS (1802-1870) :
- grand écrivain romantique, contemporain de Victor Hugo
- écrit de nombreuses pièces de théâtre
- disgrâce de Napoléon
- vie de « débauche » : dettes, femmes, jeux…
- grand voyageur
- prend part à la révolution de juillet 1830
- février 1847 : ouverture du théâtre historique
François-Victor HUGO (1828-1873):
- fils de Victor Hugo
- son père préface sa traduction des œuvres complètes de Shakespeare
- part en Angleterre pour apprendre l’anglais, commence la traduction de Shakespeare quatre ans après son arrivée
A. GIDE (1869-1951):
- - a étudié au lycée Henri IV, bac philosophie
- - grand voyageur qui connaissait plusieurs langues
- Grand écrivain
- fonde la Nouvelle Revue Française (NRF)
- prix Nobel de littérature en 1947.
Yves BONNEFOY (1923-):
- 1943 certificat de mathématiques générales
- Puis se dirige vers la poésie et la philosophie
- Proche des surréalistes
- Réflexion sur la traduction
- 1957 début de sa traduction de Shakespeare
- Carrière d’enseignant dans le supérieur en France et à l’étranger
- 1981 entre au collège de France où il occupe la chaire d’Etudes comparées de la fonction poétique
J.M. DEPRATS :
- - enseignant à Paris X Nanterre
- - traducteur de théâtre anglais : Shakespeare, Barker, Bond…)
- - acteur
- Réflexion sur la traduction de textes de théâtre
J. MALAPLATE (1923- ):
- -carrière en tant que haut fonctionnaire au ministère des finances, en tant que traducteur
- -goût pour la poésie, traduit pendant son temps libre
- Trad. Shakespeare, Byron, Goethe, Omar Khayyâm…
VOLTAIRE (1694-1778) :
- philosophe des lumières.
- Dramaturge
- Lettres anglaises après un séjour en Angleterre
Pierre LE TOURNEUR (1736-1788) :
- -traducteur
- Ne parlait pas bien anglais et n’a probablement jamais été en Angleterre mais comprenait très bien l’anglais écrit
- 1ère traduction intégrale de l’œuvre de Shakespeare
- Beaucoup critiqué par Voltaire, mais en réalité sa trad. Est assez fidèle
Alexandre DUMAS (1802-1870) :
- grand écrivain romantique, contemporain de Victor Hugo
- écrit de nombreuses pièces de théâtre
- disgrâce de Napoléon
- vie de « débauche » : dettes, femmes, jeux…
- grand voyageur
- prend part à la révolution de juillet 1830
- février 1847 : ouverture du théâtre historique
François-Victor HUGO (1828-1873):
- fils de Victor Hugo
- son père préface sa traduction des œuvres complètes de Shakespeare
- part en Angleterre pour apprendre l’anglais, commence la traduction de Shakespeare quatre ans après son arrivée
A. GIDE (1869-1951):
- - a étudié au lycée Henri IV, bac philosophie
- - grand voyageur qui connaissait plusieurs langues
- Grand écrivain
- fonde la Nouvelle Revue Française (NRF)
- prix Nobel de littérature en 1947.
Yves BONNEFOY (1923-):
- 1943 certificat de mathématiques générales
- Puis se dirige vers la poésie et la philosophie
- Proche des surréalistes
- Réflexion sur la traduction
- 1957 début de sa traduction de Shakespeare
- Carrière d’enseignant dans le supérieur en France et à l’étranger
- 1981 entre au collège de France où il occupe la chaire d’Etudes comparées de la fonction poétique
J.M. DEPRATS :
- - enseignant à Paris X Nanterre
- - traducteur de théâtre anglais : Shakespeare, Barker, Bond…)
- - acteur
- Réflexion sur la traduction de textes de théâtre
J. MALAPLATE (1923- ):
- -carrière en tant que haut fonctionnaire au ministère des finances, en tant que traducteur
- -goût pour la poésie, traduit pendant son temps libre
- Trad. Shakespeare, Byron, Goethe, Omar Khayyâm…
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Re: exposé:étude en diachronie de traductions du monologue d'Ham
ANALYSE
« to be or not to be » Voltaire : claire adaptation, Malaplate
Introduction :
Original : deux version d’Hamlet par Shakespeare selon FV HUGO, travaille sur la deuxième (1600), mélange entre folio et quatro le plus utilisé par les traducteurs.
Choix conditionné par :
- la place du traducteur dans son époque
- le projet de traduction
- représentatif de la période ou non
- vers et prose pour comparer
Contexte historique et évolution de l’activité de traduction. (cf. feuille contexte)
Présentation des traducteurs et de leur horizon de traduction.
Annonce du plan
1) La vision de la fidélité et le carcan des normes
Choix de l’alexandrin et de la rime dans les traduction de Voltaire et Dumas. Beau texte français Passages d’adaptation de Dumas // original.→ Dumas sacrifie des parties de vers pour rentrer dans les règles rythmiques et ajout d’une réplique pour la théâtralité. ADAPTATION PLUS QUE TRADUCTION.
XVIII souci de bienséance : Voltaire
XVIII fidélité aux idées
XIX fidélité au style
XX pousse plus loin que le XIX dans la fidélité au style en réimposant des normes et des carcans : Bonnefoy et Malaplate
2) La question de la traduction en vers ou en prose
Vers : Voltaire, Dumas, Bonnefoy, Déprats, Malaplate → pas pour les même raison : XVIII : normes
XX volonté de traduire la valeur poétique du texte, aspect esthétique, plus le carcan de l’alexandrin et des rimes. comparer les trois dernières trad. Avec celle de Dumas et entre elles.
Prose : Le Tourneur, FV Hugo et Gide → Le Tourneur et FV Hugo : volonté de compréhension minutieuse du texte de Shakespeare.
Gide, prédilection pour la prose, quelque chose de l’ordre de la sensibilité.
Comparer les trad. En prose entre elles puis avec une en vers.
Le Tourneur est plus proche des trad. Du XX que de celle de Dumas ou de Voltaire
3) Le souci de mise en scène
XVIII, but était de faire découvrir Shakespeare et non de le représenter (sauf pour Ducis qui le réussi par l’adaptation).
XIX Dumas réalise sa traduction d’Hamlet pour l’ouverture du théâtre historique, première conscience de la mise en scène.
Hugo exprime cette nécessité dans la préface qu’il écrit pour la traduction de son fils.
→ XX, changement du théâtre, surtout fin XX.
Tout les traducteur affirment la nécessité de traduire un texte pour qu’il soit joué mais cela n’est bien développé que dans le projet de Gide et de Déprats.
Bonnefoy s’attache surtout à l’aspect poétique, comme Malaplate car tout deux sont poète.
v.1 / 2 pb de mise en scène, concision ou explication.
Conclusion :
L’évolution de la langue et de notre perception de la langue joue sur les traductions mais on voit quand même que des sujets persistent à travers le temps comme la question de la prose ou du vers ou bien les tensions dans les métaphores.
Une nouvelle question apparaît au XXè siècle, celle de l’archaïsme.
Réhabilitation de La Tourneur au moins avec la trad. Du monologue qui ne s’éloigne pas tellement de celle de Hugo ou de Gide.
« to be or not to be » Voltaire : claire adaptation, Malaplate
Introduction :
Original : deux version d’Hamlet par Shakespeare selon FV HUGO, travaille sur la deuxième (1600), mélange entre folio et quatro le plus utilisé par les traducteurs.
Choix conditionné par :
- la place du traducteur dans son époque
- le projet de traduction
- représentatif de la période ou non
- vers et prose pour comparer
Contexte historique et évolution de l’activité de traduction. (cf. feuille contexte)
Présentation des traducteurs et de leur horizon de traduction.
Annonce du plan
1) La vision de la fidélité et le carcan des normes
Choix de l’alexandrin et de la rime dans les traduction de Voltaire et Dumas. Beau texte français Passages d’adaptation de Dumas // original.→ Dumas sacrifie des parties de vers pour rentrer dans les règles rythmiques et ajout d’une réplique pour la théâtralité. ADAPTATION PLUS QUE TRADUCTION.
XVIII souci de bienséance : Voltaire
XVIII fidélité aux idées
XIX fidélité au style
XX pousse plus loin que le XIX dans la fidélité au style en réimposant des normes et des carcans : Bonnefoy et Malaplate
2) La question de la traduction en vers ou en prose
Vers : Voltaire, Dumas, Bonnefoy, Déprats, Malaplate → pas pour les même raison : XVIII : normes
XX volonté de traduire la valeur poétique du texte, aspect esthétique, plus le carcan de l’alexandrin et des rimes. comparer les trois dernières trad. Avec celle de Dumas et entre elles.
Prose : Le Tourneur, FV Hugo et Gide → Le Tourneur et FV Hugo : volonté de compréhension minutieuse du texte de Shakespeare.
Gide, prédilection pour la prose, quelque chose de l’ordre de la sensibilité.
Comparer les trad. En prose entre elles puis avec une en vers.
Le Tourneur est plus proche des trad. Du XX que de celle de Dumas ou de Voltaire
3) Le souci de mise en scène
XVIII, but était de faire découvrir Shakespeare et non de le représenter (sauf pour Ducis qui le réussi par l’adaptation).
XIX Dumas réalise sa traduction d’Hamlet pour l’ouverture du théâtre historique, première conscience de la mise en scène.
Hugo exprime cette nécessité dans la préface qu’il écrit pour la traduction de son fils.
→ XX, changement du théâtre, surtout fin XX.
Tout les traducteur affirment la nécessité de traduire un texte pour qu’il soit joué mais cela n’est bien développé que dans le projet de Gide et de Déprats.
Bonnefoy s’attache surtout à l’aspect poétique, comme Malaplate car tout deux sont poète.
v.1 / 2 pb de mise en scène, concision ou explication.
Conclusion :
L’évolution de la langue et de notre perception de la langue joue sur les traductions mais on voit quand même que des sujets persistent à travers le temps comme la question de la prose ou du vers ou bien les tensions dans les métaphores.
Une nouvelle question apparaît au XXè siècle, celle de l’archaïsme.
Réhabilitation de La Tourneur au moins avec la trad. Du monologue qui ne s’éloigne pas tellement de celle de Hugo ou de Gide.
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la Légende des Gens du M1 de L.G.C :: S1 :: Histoire et Enjeux de la Traduction lit. (Mme Tran Gervat)
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